Guerre Israël-Hamas : ce que l’on sait de cette frappe israélienne meurtrière sur un camp de déplacés à Gaza

GAZA - Nouveau carnage à Gaza. Une frappe israélienne sur un camp de déplacés dans le sud de l’enclave a fait au moins 71 morts et 289 blessés, a annoncé le Hamas ce samedi 13 juillet. Israël justifie ce tir en assurant avoir visé le chef de la branche armée du mouvement islamiste.

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Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a dénoncé dans un communiqué « un massacre odieux de l’occupation [Israël] contre des citoyens et des déplacés dans la zone al-Mawasi de Khan Younès ». Voici ce que l’on sait à l’heure actuelle de cette frappe.

· Deux « cerveaux » du 7 octobre visés

Israël a déclaré avoir bombardé ce camp pour viser deux hauts dirigeants du Hamas. « Deux terroristes du Hamas de haut rang et d’autres terroristes se cachaient parmi des civils », a déclaré l’armée dans un communiqué, précisant à l’AFP qu’elle avait eu lieu à Khan Younès. « Le raid a eu lieu dans une zone ouverte entourée d’arbres, plusieurs bâtiments et hangars. »

Les deux hommes sont Mohammed Deif, et Rafa Salama, commandant de la brigade de Khan Younès, « qui étaient deux cerveaux du massacre du 7 octobre ». Il n’a pas été précisé si les deux individus ont été tués. Chef des brigades Ezzedine al-Qassam, la branche militaire du Hamas, Mohammed Deif est l’une des personnes les plus recherchées par Israël.

La zone d’al-Mawasi, sur la côte entre Rafah et Khan Younès, avait été déclarée « zone humanitaire » par Israël, en théorie sûre pour les déplacés. « La frappe a été menée dans une zone clôturée gérée par le Hamas et où, d’après nos informations, seuls des terroristes du Hamas étaient présents et où il n’y avait pas de civils », a assuré l’armée dans un communiqué. « Il s’agit d’une frappe précise. Il est estimé que la plupart des victimes sont aussi des terroristes qui étaient avec Deif et Salama. »

· Des mensonges pour « masquer l’ampleur de l’effroyable massacre »

Mais le Hamas n’adhère pas à cette version et a estimé que les allégations israéliennes visaient « à masquer l’ampleur de l’effroyable massacre ». « Ce n’est pas la première fois que l’occupation [Israël] affirme avoir visé des dirigeants palestiniens, avant que cela ne se révèle faux », a dit le Hamas dans un communiqué.

« Il reste de nombreuses dépouilles éparpillées dans les rues, sous les décombres et autour des tentes de déplacés que l’on ne peut atteindre en raison des tirs intenses » israéliens, a rapporté Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile.

Le bureau du Premier ministre israélien a rappelé de son côté que Benjamin Netanyahu avait « donné, au début de la guerre, une instruction permanente pour éliminer les hauts dirigeants du Hamas ». Il « a été mis au courant des développements » et « fera une évaluation de la situation aujourd’hui » avec des responsables sécuritaires, d’après son bureau.

· « Nombreuses dépouilles éparpillées »

Dans le secteur d’Al-Mawasi, « il reste de nombreuses dépouilles de martyrs éparpillées dans les rues, sous les décombres et autour des tentes de déplacés que l’on ne peut atteindre en raison des tirs intenses de l’occupation », a rapporté Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile, estimant qu’il s’agissait d’un « nouveau massacre ».

Les victimes ont été transférées vers plusieurs hôpitaux de la région. À l’hôpital koweïtien de Rafah, le directeur Suhaib al-Hams, a indiqué que la plupart des blessures étaient graves, dont des amputations. Il a qualifié la situation de « vrai désastre qui survient en plein effondrement du système de santé », d’après un communiqué.

L’Unrwa, agence onusienne pour les réfugiés palestiniens, estime qu’environ 1,5 million de personnes se trouvent dans le secteur d’al-Mawasi, à Khan Younès et Rafah, a indiqué une porte-parole à l’AFP.

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