Guerre Israël-Hamas : ce que l’on sait de la mort d’une américano-turque, Aysenur Ezgi Eygi, abattue en Cisjordanie
Selon l’ONU, Aysenur Ezgi Eygi, 26 ans, a été tuée par des tirs des forces israéliennes alors qu’elle participait à une manifestation contre la colonisation israélienne à Beita.
Une mort « tragique », condamne Washington. Une jeune femme américano-turque, Aysenur Ezgi Eygi, a été mortellement blessée par une balle à la tête, ce vendredi 6 septembre, lors d’une manifestation contre la colonisation israélienne à Beita, dans le nord de la Cisjordanie occupée. L’armée israélienne a reconnu avoir ouvert le feu.
Le HuffPost fait le point sur les circonstances du décès de cette activiste alors que la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza s’étend en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par les forces israéliennes depuis 1967.
• Qui était Aysenur Ezgi Eygi ?
La jeune femme de 26 ans, de nationalité turque et américaine, était membre du International Solidarity Movement (ISM - Mouvement international de solidarité), une organisation pro palestinienne.
Aysenur Ezgi Eygi se trouvait à Beita, près de Naplouse, pour participer à une manifestation hebdomadaire contre l’expansion des colonies israéliennes dans les environs, a indiqué à l’AFP Neta Golan, cofondateur de cette ONG. C’est dans ce contexte qu’elle a été mortellement blessée d’une balle à la tête, selon l’hôpital Rafidia.
• Abattue « par les forces de sécurité israélienne »
Témoin de la scène, un militant de l’ISM qui a requis l’anonymat a parlé d’un « tir pour tuer », déclarant à l’AFP avoir vu du « sang couler de la tête » de la victime.
Aysenur Ezgi Eygi « est arrivée à l’hôpital avec une blessure par balle à la tête et nous avons prononcé sa mort vers 14 h 30 », a précisé le Dr Fouad Nafaa, directeur de l’hôpital Rafidia de Naplouse.
Selon le Bureau des droits de l’Homme de l’ONU, « les forces de sécurité israéliennes ont tué la militante américaine (...) en tirant une balle qui l’a atteinte à la tête ».
L’armée israélienne a, elle, indiqué que des soldats dans le secteur avaient « répondu par des tirs en direction de l’instigateur principal de violences qui avait lancé des pierres sur les (militaires) et présentait une menace pour eux ». Tsahal « examine des informations selon lesquelles une ressortissante étrangère a été tuée du fait de coups de feu tirés dans la zone », a-t-elle ajouté.
• Sa famille réclame une enquête « indépendante »
La famille de la victime a accusé samedi l’armée israélienne de l’avoir tuée et exigé une « enquête indépendante ». Et a déploré : « Sa présence dans nos vies a été brutalement, injustement et illégalement arrachée » par les forces militaires d’Israël.
« Aysenur défendait pacifiquement la justice lorsqu’elle a été tuée par une balle », a-t-elle ajouté, faisant état d’une vidéo « montrant qu’elle (la balle) provenait d’un tireur de l’armée israélienne ».
Jugeant qu’une enquête israélienne n’est pas suffisante, les proches ont exigé du « président (Joe) Biden et de la vice-présidente (Kamala) Harris et du secrétaire d’État (Antony) Blinken d’ordonner une enquête indépendante sur le meurtre injuste d’une citoyenne américaine et de veiller à ce que les coupables répondent pleinement de leurs actes. »
• Condamnations des États-Unis et de la Turquie
Principal allié d’Israël, les États-Unis ont déploré la mort « tragique » de la jeune femme et ont réclamé une enquête, selon la Maison Blanche. « Lorsque nous aurons plus d’informations (...) nous agirons en conséquence », a déclaré le secrétaire d’État, Antony Blinken.
Pour sa part, le président turc Recep Tayyip Erdogan a « condamné une intervention barbare d’Israël contre une manifestation contre l’occupation en Cisjordanie » qui a coûté la vie selon lui à Aysenur Ezgi Eygi.
Les violences ont flambé en Cisjordanie depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre. Plus de 660 Palestiniens ont été tués depuis en Cisjordanie par des tirs de soldats ou colons israéliens, selon des données du ministère palestinien de la Santé.
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