Guerre Israël - Hamas : ce que l’on sait de l’attaque du Hezbollah et des frappes israéliennes sur le Liban

Un drone du Hezbollah intercepté par les forces aériennes israéliennes au-dessus du nord d’Israël, ce dimanche 25 août 2024.
JALAA MAREY / AFP Un drone du Hezbollah intercepté par les forces aériennes israéliennes au-dessus du nord d’Israël, ce dimanche 25 août 2024.

INTERNATIONAL - Extension du conflit. Le Hezbollah libanais a lancé une attaque de drones sur Israël, ce dimanche 25 août, présentée comme la « première phase » de riposte à la mort de Fouad Chokr, haut chef militaire tué dans une frappe israélienne à Beyrouth le 30 juillet. Peu avant, Israël avait, quant à lui, mené des frappes préventives au Liban contre l’organisation armée.

Le HuffPost fait le point sur ces affrontements qui éclatent alors que se tiennent au Caire des négociations visant à instaurer une trêve dans la guerre dans la bande de Gaza entre le Hamas et l’État hébreu.

• Frappes « préventives » d’Israël

L’armée israélienne a d’abord annoncé, très tôt ce dimanche, mener des frappes au Liban après avoir détecté des préparatifs du Hezbollah pour « des attaques de grande envergure » contre son territoire.

« Toute personne se trouvant à proximité de zones où le Hezbollah opère doit quitter immédiatement les lieux pour se protéger et protéger sa famille », a exhorté Tsahal, précisant qu’elle ferait « tout ce qui est nécessaire pour protéger les citoyens d’Israël ».

Dans un message vidéo publié sur le réseau social X, le porte-parole de l’armée israélienne Daniel Hagari a ajouté que « des avions de chasse sont actuellement en train d’attaquer des cibles du Hezbollah ». Et Tsahal a confirmé qu’« une centaine » de ses avions avaient « visé et détruit des milliers de rampes de lancement de roquettes du Hezbollah ».

Dans la foulée, le ministre de la Défense d’Israël, Yoav Gallant, a décrété l’état d’urgence sur tout le territoire pour 48 heures à partir de ce dimanche 6 heures, se disant « convaincu qu’il existe une forte probabilité qu’une attaque soit menée contre la population civile également dans les autres zones du pays ».

• Au moins 3 morts au Liban

Le ministère libanais de la Santé a fait état d’au moins trois morts dans les frappes israéliennes dans le sud du pays.

Deux personnes ont été tuées dans « un raid de l’ennemi israélien » sur le village d’At-Tiri et une troisième dans une « attaque de drone israélien sur une voiture dans le village de Khiam », a indiqué le ministère.

Le mouvement Amal, allié du Hezbollah, a, de son côté, annoncé la mort de l’un de ses membres dans des tirs israéliens, précisant qu’il était originaire de Khiam.

• Les États-Unis soutiennent « le droit à se défendre » d’Israël

Au moment où l’armée israélienne menait dimanche ses frappes au Liban, les États-Unis, principaux alliés et défenseurs de l’État hébreu, ont affirmé qu’ils « continuer(aient) à soutenir le droit d’Israël à se défendre ».

« Nous continuerons à soutenir le droit d’Israël à œuvrer pour la stabilité régionale », a précisé Sean Savett, porte-parole du Conseil national de sécurité américain, dans un communiqué. Sur instruction du président Joe Biden, « de hauts responsables américains communiquent en permanence avec leurs homologues israéliens », a-t-il précisé.

Un porte-Parole du Pentagone a, quant à lui, affirmé que les États-Unis étaient « prêts à soutenir » la défense d’Israël.

• « Première phase » d’une attaque massive de 320 roquettes du Hezbollah

Deux heures après que les frappes israéliennes ont touché le Liban, le Hezbollah a « entamé une attaque aérienne à l’aide d’un grand nombre de drones » et de roquettes contre Israël, et notamment contre une « importante cible militaire » qu’il n’a pas identifiée.

« Le nombre de roquettes Katioucha lancées jusqu’à présent s’élève à plus de 320 », a écrit le Hezbollah libanais dans un autre communiqué, disant avoir pris pour cible onze bases et casernes israéliennes. Dans l’après-midi, l’armée israélienne a fait savoir que l’un de ses soldats, issu de la marine, était mort dans l’attaque. Deux de ses camarades ont été blessés.

Cette attaque à large échelle a été présentée par le mouvement chiite comme la « première phase » de riposte à la mort d’un haut chef militaire tué dans une frappe israélienne au Liban. Le Hezbollah s’est félicité deux heures après d’avoir atteint ses objectifs, annonçant que l’assaut était « terminé » pour la journée.

« Notre opération militaire d’aujourd’hui est accomplie », a déclaré le groupe soutenu par l’Iran dans un communiqué. Les affirmations d’Israël « concernant l’action préventive qu’il a menée […] et l’échec de l’attaque de la résistance sont des affirmations vides de sens », a-t-il ajouté.

• Le Hamas et les houthis du Yémen saluent une « courageuse attaque »

Le mouvement islamiste palestinien Hamas, en guerre contre Israël dans la bande de Gaza, a salué l’attaque du Hezbollah libanais, y voyant une « réponse forte » et une « gifle » infligée au gouvernement israélien.

Les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l’Iran, ont, eux aussi, félicité le Hezbollah libanais pour la « courageuse attaque menée par la résistance ce matin contre l’ennemi israélien », ont-ils indiqué dans un communiqué. Avant de menacer à nouveau de riposter aux frappes israéliennes menées le mois dernier contre le port yéménite de Hodeida.

Mort d’un chef du Hezbollah et conflit à Gaza qui s’enlise

Cette escalade de violence survient moins d’un mois après une frappe sur Beyrouth qui avait conduit à la mort de Fouad Chokr, chef militaire du Hezbollah libanais pro-iranien. Les pays occidentaux, dont la France, craignaient une riposte.

Elle survient aussi dans un contexte plus que tendu dans la région et une guerre à Gaza qui s’enlise. Réunis encore ce dimanche au Caire, les négociateurs (Qatar, Égypte, États-uniens) tentent d’obtenir, avec beaucoup de difficultés, une trêve dans la bande de Gaza. Ils essayent depuis des mois de convaincre le Hamas et Israël d’arrêter les hostilités qui durent depuis plus de dix mois, mais sans succès jusque-là.

Une source égyptienne proche des négociations au Caire a affirmé, avant que n’éclatent les affrontements entre Israël et le Hezbollah, que la journée de dimanche serait « une étape charnière », après que Washington a évoqué des « progrès ».

Le porte-parole de Benjamin Netanyahu a déclaré à l’AFP que la décision d’envoyer ou non une délégation au Caire pour poursuivre les négociations serait prise plus tard dans la journée.

Après ces frappes à l’aube, le Premier ministre israélien a par ailleurs prévenu qu’Israël n’avait pas dit « son dernier mot ». « Il y a trois semaines, nous avons éliminé son commandant en chef (du Hezbollah) et aujourd’hui nous avons déjoué son plan d’attaque », a martelé Netanyahu au début du Conseil des ministres, selon son bureau.

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