Guerre Israël-Hamas : en Cisjordanie, l’État hébreu revendique la mort de nouveaux « combattants » palestiniens

Des membres du Croissant-Rouge palestinien échangent avec des soldats israéliens positionnéspour leur opération militaire à Tulkarem, en Cisjordanie occupée.
JAAFAR ASHTIYEH / AFP Des membres du Croissant-Rouge palestinien échangent avec des soldats israéliens positionnéspour leur opération militaire à Tulkarem, en Cisjordanie occupée.

INTERNATIONAL - Des raids désormais quotidiens et à une échelle relativement inédite. Après un raid aérien meurtrier lundi, Israël a lancé une vaste opération militaire « antiterroriste » les jours suivants sur les villes et camps de Jénine, Toubas et Tulkarem, en Cisjordanie occupée. Ce jeudi 29 août, Israël poursuit ces opérations et a cette fois revendiqué l’élimination de « cinq terroristes retranchés dans une mosquée ».

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Au deuxième jour de son « opération antiterroriste » dans plusieurs villes et camps de réfugiés du nord de ce territoire qu’elle occupe depuis 1967, l’armée israélienne évoque de nouvelles « éliminations » de combattants palestiniens. Les cinq personnes tuées ce jeudi l’ont été dans le camp Nour Chams de Tulkarem, où un aéronef israélien avait déjà tué cinq autres combattants, selon l’armée, lundi soir.

Malgré ces affirmations de Tel-Aviv, un porte-parole du Croissant-Rouge palestinien affirmait mercredi que onze personnes avaient été tuées, sans forcément parler de combattants. D’ailleurs, l’ONU, qui a récemment fait part de son inquiétude, indique que « des enfants » se trouvaient parmi les onze morts et 24 blessés recensés par le Croissant-Rouge palestinien dans les attaques de mercredi. De son côté, le ministère palestinien de la Santé fait état de « 12 morts » depuis le début des raids israéliens.

Mais selon le mouvement islamiste palestinien Hamas, trois morts dans le camp de réfugiés de Jénine étaient membres de sa branche armée. Le Jihad islamique a également confirmé la mort d’un de ses commandants dans les raids israéliens de Cisjordanie.

Jeudi matin, des habitants ont rapporté à l’AFP que l’armée israélienne s’était retirée du camp d’al-Faraa, à Toubas, où plusieurs Palestiniens ont été tués mercredi. En revanche, des affrontements avaient toujours lieu jeudi matin à Jénine, qui était survolée par un drone israélien, a rapporté un journaliste de l’AFP. Des soldats israéliens continuaient également d’opérer à Tulkarem, selon un autre journaliste de l’AFP.

« Des tactiques de guerre meurtrières », selon l’ONU

Dans la nuit de mardi à mercredi, des colonnes de blindés israéliens étaient entrées dans les camps de réfugiés palestiniens de Nour Chams, près de Tulkarem et d’Al-Fara, près de Toubas, ainsi qu’à Jénine. Provoquant une situation hors de contrôle pour les secours locaux.

« Les équipes médicales ont été entravées depuis le début de l’assaut, et les entrées du camp de Nour Chams et des hôpitaux du gouvernorat ont été fermées pour entraver le travail des équipes médicales », a déclaré un secouriste du Croissant Rouge. « Les destructions sont énormes. [Les soldats israéliens] ont attaqué les infrastructures dans le camp de Nour Chams [détruisant] le réseau d’eau et des égouts », a rapporté à l’AFP un employé municipal à Tulkarem. Une dernière affirmation confirmée à demi-mot par l’armée israélienne. Cette dernière assure toutefois qu’il s’agissait d’opérations pour « neutraliser des bombes [dissimulées] en bord de route » qui ont provoqué des dégâts « non intentionnels » au réseau d’eau.

Si les incursions israéliennes sont quotidiennes en Cisjordanie, l’existence (même si moribonde) des accords de paix israélo-palestiniens d’Oslo est censée interdire à l’armée israélienne d’entrer dans les zones autonomes placées sous le contrôle exclusif des forces de sécurité de l’Autorité palestinienne.

Pourtant, depuis le 7 octobre, le niveau de violence a particulièrement flambé sur le territoire : au moins 637 Palestiniens ont été tués depuis cette date, selon l’ONU, contre 19 Israéliens, dont des soldats, selon les données officielles israéliennes. C’est donc avec inquiétude que de nombreux observateurs regardent ces dernières attaques israéliennes. Car il était rare qu’elles soient menées simultanément dans plusieurs villes comme cela est le cas depuis mercredi.

D’ailleurs, l’ONU a déploré mercredi « des tactiques de guerre meurtrières qui semblent dépasser les normes internationales en matière de maintien de l’ordre ». Pourtant, ces attaques israéliennes sont justifiées par Tel-Aviv par la forte présence de groupes armés en lutte contre Israël dans cette région.

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