Guerre Israël-Hamas : à l’hôpital d’al-Chifa, des bébés emmitouflés dans de l’aluminium et une situation « catastrophique »
INTERNATIONAL - « La situation est catastophique. » Le directeur de l’hôpital al-Chifa de Gaza, le docteur Mohammed Abou Salmiya, a lancé un cri d’alarme ce lundi 13 novembre sur CNN alors que les bombardements israéliens ne cessent de pilonner le territoire palestinien où se cachent les membres du Hamas.
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Mohammed Abou Salmiya s’inquiète particulièrement du sort des bébés prématurés, qui ont dû quitter l’unité néonatale. Les soignants les « enveloppent dans du papier aluminium et déposent près d’eux une source d’eau chaude pour les réchauffer », raconte-t-il à la chaîne américaine. « Il n’y a plus d’eau, plus de nourriture, plus de lait pour les enfants et les bébés... la situation à l’hôpital est catastrophique », renchérit-il.
Il n’y a plus d’électricité non plus faute de carburant, a indiqué le vice-ministre de la Santé du gouvernement du Hamas, Youssef Abou Rich, à l’AFP ce lundi. En conséquence, « sept bébés prématurés » et « 27 patients en soins intensifs » sont morts, a-t-il déploré, alors que les combats entre l’armée israélienne et le Hamas palestinien se concentrent dans le nord de la bande de Gaza, où les chars israéliens resserrent leur étau sur les hôpitaux, qui selon Tsahal hébergent des bases du Hamas.
À l’hôpital al-Chifa de Mohammed Abou Salmiya, la situation est particulièrement tendue. Là, rapporte un journaliste collaborant avec l’AFP, « des chars, des blindés et des véhicules de transport de troupes israéliens encerclent les abords du complexe hospitalier de toutes parts ». Il ajoute que des drones survolent le site à basse altitude.
20 000 déplacés à al-Chifa
« Les frappes aériennes et de l’artillerie sont permanentes et, régulièrement, les bâtiments du complexe tremblent, provoquant la panique parmi les familles déplacées », poursuit-il. Environ 20 000 déplacés auraient trouvé refuge à al-Chifa, affirme à l’AFP Youssef Abou Rich.
Samedi, l’hôpital avait annoncé que 39 bébés prématurés étaient encore à al-Chifa et que des infirmiers procédaient à des « massages respiratoires à la main » pour les maintenir en vie. Pour relancer les générateurs, il faudrait du carburant, de plus en plus rare en raison du « siège total » imposé par Israël, ajoute Mohammed Abou Salmiya à l’AFP.
Il a également indiqué que « l’armée (israélienne) (l’a) appelé deux fois pour (lui) dire qu’elle allait livrer du carburant », qu’elle déposerait à un point situé « à 500 mètres d’al-Chifa ». « Au début, ils m’ont dit 2 000 litres, puis ils sont revenus en disant 300 litres à condition qu’ils ne soient pas donnés au Hamas », a-t-il poursuivi.
« Je leur ai répondu “si vous voulez aider, j’ai besoin de 8 000 litres au moins pour faire tourner les principaux générateurs et sauver des centaines de patients et de blessés”. Ils ont refusé et nous ne savons pas où en est la situation », a ajouté le docteur. L’horreur n’en finit plus.
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