Guerre Israël-Hamas : de Paris à l’ONU, la prière d’un ministre israélien sur l’esplanade des Mosquées provoque un tollé

La France a « condamné » ce mardi 23 août une « nouvelle provocation inacceptable » après la prière du ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, sur l’esplanade des Mosquées. (Photo d’illustration) 
HAZEM BADER / AFP La France a « condamné » ce mardi 23 août une « nouvelle provocation inacceptable » après la prière du ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, sur l’esplanade des Mosquées. (Photo d’illustration)

INTERNATIONAL - Il s’est filmé en priant sur le site hautement sensible à l’occasion d’une fête juive. Tout comme l’ONU et l’Union européenne, la France a « condamné » ce mardi 23 août une « nouvelle provocation inacceptable » après la prière conduite par le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est.

À Jérusalem, ce ministre israélien provoque en priant sur l’esplanade des Mosquées

Dans un communiqué du porte-parole de son ministère des Affaires étrangères, Paris « appelle le gouvernement israélien à prendre toutes les mesures nécessaires pour faire respecter le statu quo historique sur les Lieux saints à Jérusalem ». Selon ce statu quo existant depuis 1967, les non-musulmans peuvent se rendre sur l’esplanade des Mosquées, à des heures précises, sans y prier.

« Provocation inutile », dénonce l’ONU

Paris « souligne l’importance du rôle spécifique de la Jordanie à cet égard », ajoute le communiqué, dès lors qu’Amman administre le lieu même si son accès est contrôlé par les forces de sécurité israéliennes. Le Quai d’Orsay conclut : « La France réaffirme l’urgence de mettre en œuvre la solution des deux États ».

Même son de cloche du côté de l’ONU, qui, via la voix d’un porte-parole du secrétaire général dénonce aussi une « provocation inutile ». « Nous sommes contre toute tentative de changer le statu quo lié aux lieux saints (...) Ce type de comportement n’aide pas », a déclaré Farhan Haq à la presse.

Une action qui « détourne du cessez-le-feu », selon les États-Unis

Le chef de la diplomatie de l’Union européenne a, de son côté, condamné « avec force les provocations du ministre israélien Ben Gvir qui a, durant sa visite sur les Lieux Saints, plaidé pour la violation du statu quo », a écrit le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, sur X.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères a dénoncé une « escalade » et des « provocations », évoquant des « incursions illégales (...) pour préparer l’imposition d’un contrôle israélien total et une judaïsation » des lieux « en violation du droit international ». Plusieurs capitales arabes, la Turquie et l’Organisation de la coopération islamique (OCI) ont également vivement condamné ces « incursions ».

Les États-Unis ont, quant à elles, qualifié mardi d’« inacceptable » la prière conduite par Itamar Ben Gvir avec quelque 3 000 fidèles. « Non seulement est-ce inacceptable, mais cela aussi détourne l’attention de ce qui nous semble être un moment vital, alors que nous travaillons à conclure un accord de cessez-le-feu » dans la bande de Gaza, a fustigé à la presse un porte-parole du département d’État, Vedant Patel.

Lors de son déplacement, Itamar Ben Gvir, colon d’extrême droite, a aussi évoqué la guerre qui oppose Israël au Hamas depuis plus de dix mois dans la bande de Gaza, affirmant qu’il fallait « gagner cette guerre, pas aller à des discussions à Doha ou au Caire ».

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