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"Guerre", "erreur": Moscou multiplie les intimidations verbales face à l'Occident

La Russie se défend face aux sanctions et veut justifier l'invasion de l'Ukraine en accusant notamment l'Occident d'avoir initié une "guerre hybride et totale" à son encontre.

La Russie réplique. Alors que le conflit s'enlise et que la Russie rencontre des difficultés à gagner du terrain tout en étant visée par de nombreuses sanctions économiques, le Kremlin a multiplié les menaces à l'égard de l'Occident qu'il accuse d'avoir lancé une "guerre hybride et totale", par la voix de Sergueï Lavrov, et a mis en garde la Finlande vis-à-vis d'une adhésion potentielle à l'Otan, qualifiée d'"erreur" par Vladimir Poutine lui-même.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a ainis accusé l'Occident de mener une guerre "hybride et totale" contre la Russie, assurant pour sa part "avoir tout fait pour éviter la confrontation totale", lors d'une conférence de presse, alors que Moscou a lancé une offensive en Ukraine depuis désormais plus de deux mois.

Déplorant une "russophobie" menée par les "pays civilisés", Sergueï Lavrov s'est voulu offensif vis-à-vis de ce qu'il qualifie d'"attaques hostiles" en direction de Moscou.

"Nos diplomates font face très souvent à des conditions très difficiles dans leur travail. Mêmes aux heures les plus sombres de l'histoire, un tel renvoi n'existe pas", a-t-il plaidé, faisant référence aux nombreux ambassadeurs occidentaux basés en Russie rappelés par leur pays d'origine.

Il a également dénoncé les sanctions commerciales émises par l'Occident en direction des énergies russes. "Nous considérons que le comportement de nos partenaires européens n'est pas acceptable", a-t-il martelé.

"Il faut riposter", a-t-il prévenu, rappelant les liens unissant la Russie avec plusieurs pays d'Asie, du Moyen-Orient et d'Amérique du Sud, ouvrant la porte au renforcement de certaines alliances ou à la création de nouvelles.

L'adhésion de la Finlande à l'Otan serait une "erreur" pour Poutine

Vladimir Poutine a, de son côté, dénoncé la possible fin de la neutralité militaire de la Finlande, qu'il a qualifié d'"erreur", ce samedi, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue finlandais Sauli Niinistö, selon un communiqué du Kremlin.

"Vladimir Poutine a souligné que la fin de la politique traditionnelle de la neutralité militaire serait une erreur, puisqu'il n'y a aucune menace à la sécurité de la Finlande", indique le communiqué.

L'annonce de la candidature d'Helsinki pour l'adhésion à l'Otan, vue d'un très mauvais oeil par Moscou, est attendue dimanche.

"Un tel changement de l'orientation politique du pays peut avoir un impact négatif sur les relations russo-finlandaises qui se sont développées pendant des années dans l'esprit du bon voisinage et de la coopération entre partenaires, en étant mutuellement avantageuses", assure le communiqué du Kremlin.

Les deux dirigeants ont également évoqué la situation en Ukraine où la Russie mène une offensive depuis le 24 février, Vladimir Poutine ayant informé son homologue finlandais de "l'état des pourparlers russo-ukrainiens, pratiquement suspendus par Kiev qui ne manifeste aucun intérêt envers un dialogue constructif et sérieux", selon la même source.

Article original publié sur BFMTV.com

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