Guerre d'Indochine : capturé à Diên Biên Phu, cet homme a dû marcher 700 km !
"J'ai 20 ans quand j'arrive à Diên Biên Phu le 20 novembre 1953, bien avant le début de la bataille. Je suis alors un modeste première classe, membre du 8e Bataillon de parachutistes coloniaux. Notre mission est de fournir des renseignements sur l’ennemi à l’état-major qui souhaite, par une victoire, préparer une "sortie honorable" d'Indochine. Elle n’aura jamais lieu. Mon capitaine, Pierre Tourret, se doute bien avant le début des hostilités que l’affrontement tournera à notre désavantage. Nous voyons avec quelle minutie le Viêt-minh se prépare à attaquer notre place forte. Le commandement ne réagit pas. Je pense qu’il ne s’imagine pas que l’ennemi est capable de creuser dans des pitons et d’acheminer des canons sur des rails en bois et à vélo."
"La bataille débute le soir du 13 mars 1954. Nous subissons des bombardements. Je suis dans le secteur épervier, au centre du camp retranché. Des vagues d’hommes déferlent sur nous. Je revois les fusées éclairantes qui illuminent le ciel. Je me rappelle aussi très bien les cris et le rugissement incessant de ce qu’on nomme les "orgues de Staline", les camions équipés de lance-roquettes. Nous attendons des ordres pour contre-attaquer. Ils n’arriveront pas. Les combats sont violents. Face à nous, l'ennemi, très motivé, se bat pour son pays et l’idéologie communiste. Très vite, nous sommes encerclés dans cette grande cuvette. Nous attendons le ravitaillement qui se fait par un pont aérien. Nous connaissons parfois la faim".
"Dans la nuit (...)
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