Guerre au Soudan : Macklemore annule son concert à Dubaï pour protester contre la crise humanitaire
SOUDAN - Après l’invasion et les bombardements israéliens de la bande de Gaza, Macklemore dénonce cette fois la situation au Soudan. Le rappeur américain de 41 ans, qui avait déjà sorti en mai un titre, Hind’s Hall, en soutien aux Palestiniens de Gaza, s’alarme désormais de la situation ayant cours depuis le début de la guerre civile dans le pays d’Afrique de l’Est, en avril 2023. Ce dimanche 25 août, l’artiste a ainsi annoncé renoncer à son concert prévu le 4 octobre prochain à Dubaï, première ville des Émirats Arabes Unis.
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« Je ne prends pas cette décision à la légère, et c’est important que j’explique pourquoi », a affirmé l’interprète de Can’t Hold Us sur son compte Instagram. Le chanteur explique avoir eu des conversations avec des proches et avoir fait des recherches sur la crise au Soudan. De nombreux auditeurs l’ont, explique-t-il, enjoint à ne pas se produire aux Émirats et à e pas soutenir le pays économiquement, à cause du rôle que joue l’État du Golfe « dans le génocide et la crise humanitaire en cours dans la région ».
Les Émirats arabes unis sont accusés par des observateurs et des ONG de soutenir le général Hemetti, un des principaux protagonistes de la guerre civile au Soudan, opposé à l’armée régulière du général al-Burhan, actuel chef de l’État. Les deux hommes se livrent une guerre fratricide depuis avril 2023 pour le contrôle du pouvoir et des ressources, dans un pays qui possède l’une des plus grandes réserves d’or du continent, relate la BBC.
Le rôle des EAU dans la guerre civile
Macklemore rappelle que cette crise a déjà fait des dizaines de milliers de morts au moins, et dix millions de déplacés, internes et dans les pays voisins, notamment au Tchad. Comme l’explique l’AFP, le Soudan est en outre en proie à une terrible épidémie de choléra, alors que l’accès aux soins et à l’eau potable est en grande partie empêché par les combats entre l’armée et les FSR, le groupe paramilitaire du général Hemetti. Les deux camps sont accusés de bombardements sur des civils, d’utiliser le viol comme arme de guerre, et de massacres.
« De nombreux avocats, associations et journalistes ont mis en lumière le rôle des Émirats arabes unis dans le financement des FSR comme un facteur majeur », détaille l’artiste. La BBC évoque par exemple l’utilisation de drones émiratis par les forces du général Hemmeti, ce que les EAU démentent. Une accusation qui viole l’embargo des Nations unies sur les armes, confirme Le Monde Afrique.
Quid des accusations de génocide ? Les FSR et des milices locales alliées sont soupçonnés de mener des campagnes de nettoyage ethnique dans la région de l’ouest du Darfour, qu’ils contrôlent. L’ONG Human Rights Watch dénonce notamment les exactions systématiques contre les Massalits, populations noires autochtones du Soudan. L’année dernière, des Massalits réfugiés de l’autre côté de la frontière, au Tchad, racontaient les violences subies au micro de France 24.
Déclencher une prise de conscience
Une situation qui pousse Macklemore a s’interroger sur son rôle d’artiste « Si nous utilisions la place dont nous disposons pour mobiliser le collectif, que pourrions-nous accomplir ? », se demande-t-il. Le chanteur insiste en effet sur le fait que la situation au Soudan est très peu médiatisée à travers le monde, alors qu’elle est pourtant « urgente et épouvantable ».
« En fin de compte, j’espère que (son boycott) permettra de sensibiliser davantage à la crise humanitaire urgente au Soudan, et de susciter des discussions à ce sujet. Comme toujours, mon message est l’amour », termine-t-il.
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