Guerre à Gaza : le Qatar ne jouera plus le rôle de médiateur entre Israël et le Hamas

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken rencontre l’émir du Qatar Tamim bin Hamad Al-Thani à Doha le 24 octobre 2024. Les deux pays font partis des négociateurs pour un accord sur la guerre à Gaza et la libération des otages, entre le Hamas et le gouvernement israelien.
NATHAN HOWARD / AFP Le secrétaire d’État américain Antony Blinken rencontre l’émir du Qatar Tamim bin Hamad Al-Thani à Doha le 24 octobre 2024. Les deux pays font partis des négociateurs pour un accord sur la guerre à Gaza et la libération des otages, entre le Hamas et le gouvernement israelien.

QATAR - Une nouvelle qui risque de freiner encore plus des négociations déjà quasi au point mort. Le Qatar a confirmé samedi 9 novembre avoir suspendu sa médiation entre Israël et le Hamas en vue d’un accord de cessez-le-feu à Gaza et d’une libération des otages. Le pays du Golfe a annoncé que les négociations ne reprendraient que quand les différentes parties feraient preuve de « sérieux » dans les négociations, alors que les bombardements israéliens continuent à faire rage dans la bande de Gaza.

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Fin octobre, lors de la dernière phase de négociations, « le Qatar a informé les parties qu’il comptait suspendre ses efforts de médiation entre le Hamas et Israël si un accord n’était pas trouvé lors de ce round », a déclaré le porte-parole des Affaires étrangères du Qatar, Majed Al Ansari, dans un communiqué. « Le Qatar les reprendra lorsque les parties feront preuve de volonté et de sérieux » pour mettre fin aux hostilités, a-t-il ajouté, alors que le Hamas et Israël s’accusent mutuellement de bloquer tout accord.

Le porte-parole a également rejeté les informations d’une source diplomatique qui avait laissé entendre que le Qatar pourrait fermer le bureau du Hamas à Doha. « L’objectif principal du bureau au Qatar est d’être un canal de communication entre les parties concernées, et ce canal a contribué à obtenir un cessez-le-feu » précédemment, comme en novembre 2023, a-t-il dit.

La source diplomatique en question avait affirmé auparavant que les Qataris avaient « informé les Israéliens et le Hamas que tant que les deux camps refusent de négocier un accord de bonne foi, ils ne pourront pas continuer à jouer le rôle de médiateur ». Ils « ont fait savoir à l’administration américaine qu’ils seraient prêts à s’engager à nouveau dans la médiation lorsque les deux parties (...) démontreront une volonté sincère de revenir à la table des négociations », avait-elle ajouté.

Un acteur clé des négociations… sans résultat

Avec les États-Unis et l’Égypte, le Qatar avait participé pendant des mois à des efforts de médiation pour mettre fin à la guerre dévastatrice dans la bande de Gaza. Mais l’unique trêve dans ce conflit a vu le jour fin novembre 2023. Elle avait duré une semaine et avait permis la libération d’otages enlevés pendant l’attaque du 7 octobre et emmenés à Gaza, en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël. Il reste aujourd’hui 97 otages à Gaza, dont 34 déclarés morts par l’armée israélienne.

Pendant ce temps, la guerre ne connaît pas de répit à Gaza, où les quelque 2,4 millions d’habitants sont assiégés et vivent dans des conditions désastreuses selon l’ONU. Samedi 9 novembre, 14 Palestiniens ont péri dans des frappes israéliennes sur des sites abritant des déplacés à Gaza-ville et Khan Younès, selon la Défense civile. L’offensive israélienne a déjà fait 43 552 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon des chiffres du ministère de la Santé du Hamas.

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