Guerre à Gaza: les pourparlers pour un cessez-le-feu entre le Hamas et Israël jeudi compromis
La perspective d'un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas semble s'éloigner. Les États-Unis, le Qatar et l'Égypte font pression sur les bélligérants pour parenir à un accord. Mais le responsable du Hamas au Liban, Ahmed Abdul Hadi, a précisé que son organisation n'entendait pas participer aux pourparlers prévus jeudi 15 août, estimant que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, n'est pas de bonne foi, selon des propos rapportés par le New York Times.
"Netanyahou n'est pas intéressé par la conclusion d'un accord qui mette complètement fin à l'agression", a déclaré Ahmed Abdul Hadi, selon le quotidien américain. "Mais il trompe et esquive et veut prolonger la guerre, voire l'étendre au niveau régional", a-t-il ajouté.
"Pas davantage de négociations"
Un autre responsable du Hamas a par ailleurs précisé que l'information de CNN selon laquelle l'organisation islamiste prévoyait de participer aux pourparlers de jeudi était erronée, rapporte l'agence de presse Reuters.
Un accord pour un cessez-le-feu viserait à mettre fin aux combats à Gaza tout en garantissant la libération des otages israéliens, détenus dans l'enclave depuis l'attaque du 7 octobre, en échange de Palestiniens emprisonnés en Israël. Le Hamas exige un plan réalisable pour mettre en œuvre cette proposition, présentée fin mai par le président américain Joe Biden, plutôt que de nouvelles négociations.
"Notre déclaration de l'autre jour était claire: ce qu'il faut, c'est la mise en œuvre, pas davantage de négociations", affime le responsable du Hamas sous couvert de l'anonymat, selon Reuters.
Nouvelles exigences côté Israël?
Le gouvernement israélien a de son côté déclaré qu'il enverrait une délégation aux pourparlers de jeudi, pour finaliser les détails de la proposition d'accord. Mais des documents, que le New York Times a pu consulter, montrent que Benjamin Netanyahu aurait discrètement formulé de nouvelles exigences ces dernières semaines, de nature à créer des obstacles supplémentaires à la conclusion d'un accord.
Le bureau du Premier ministre assure de son côté ne pas avoir ajouté de nouvelles conditions mais plutôt chercher à clarifier la proposition d'Israël.
Risque de riposte de l'Iran
Les États-Unis assuraient encore lundi qu'ils s'attendaient à ce que les pourparlers de cessez-le-feu à Gaza se déroulent comme prévu jeudi. Mais le président Biden a reconnu mardi qu’il était "de plus en plus difficile" de parvenir à un accord de cessez-le-feu. Il a également déclaré qu’il s’attendait à ce que l'Iran s’abstienne de toute frappe de représailles contre Israël, si un tel accord pouvait être conclu cette semaine.
Les pourparlers interviennent à un moment critique, alors que le conflit à Gaza menace de dégénérer en une véritable guerre régionale. L’Iran et le Hezbollah assurent vouloir riposter après les récents assassinats du commandant du Hezbollah Fouad Chokr, près de Beyrouth, et du chef du bureau politique du Hamas Ismaël Haniyeh, à Téhéran.
Pour le Hamas, un accord de cessez-le-feu doit inclure la fin de la guerre et un retrait complet des forces israéliennes de Gaza. Mais Benyamin Netanyahu a laissé entendre qu'il ne serait ouvert qu'à une pause temporaire de plusieurs semaines des combats.