"Guérison physique et mentale": les otages israéliens libérés par le Hamas soumis à un suivi très strict
De premières libérations, qui devraient être suivies d'autres dans les heures à venir. Vendredi, jour du début de la trêve observée entre Israël et le Hamas, un total de 24 otages, 13 Israéliens, dix Thaïlandais et un Philippin, ont été remis vendredi au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Gaza par le groupe islamiste. Pour sa part, Israël a libéré 39 femmes et enfants détenus dans ses prisons. Ce samedi, 14 autres otages, principalement des enfants, doivent également retrouver la liberté.
Après une captivité de près d'un mois et demi, commence maintenant un long chemin de convalescence physique et mental pour les individus libérés. Vendredi toujours, les 24 otages ont été dispatchés dans cinq hôpitaux et, selon les premières remontées, ils seraient tous en relative bonne forme et dans un état stable. Comme le souligne toutefois Times of Israël, certains, "faibles et épuisés", resteront en observation.
"D’un point de vue médical, évidemment, le médecin va demander s’ils n’ont pas de douleurs. J’ai parlé avec certains des otages libérés, ils avaient par exemple une gastro-entérite. Il faut savoir s’ils n’ont pas de problème médical spécifique et faire des examens physiques", dit Hagai Levine, chef de l’équipe médicale du Forum des familles d’otages.
"Ils ont besoin d'être avec leurs familles"
Attendue de longue date, la libération des otages est accompagnée d'un protocole de suivi très strict. Les soignants "ont préparé leur esprit et leur cœur pour faire tout ce qui est en leur pouvoir pour aider les otages", ajoute le médecin.
"Il faut qu’ils soient à nouveau en bonne santé, qu’ils reprennent le contrôle de leur vie car la guérison est à la fois physique et mentale. Ils ont besoin d’être avec leurs familles, car être en famille est très important pour leur rétablissement", assure-t-il encore.
Ainsi, dès leur libération, ils ont été transportés par hélicoptère en compagnie d'une équipe médicale de l'unité 669, composée d'un commandant, de trois soldats de combat et de deux médecins.
Une fois à l'hôpital, où des effets personnels les attendent, les premiers soins médicaux leur sont prodigués. "Le ministère de la Santé a demandé aux médecins de rechercher et de documenter tout signe de torture, de viol ou d’autres crimes de guerre", dit Times Of Israël. Les mères et les enfants ne seront pas séparés et divers spécialistes seront à leur chevet dont des psychologues ou des psychiatres.
"Déchoquer les gens"
Invitée sur notre antenne ce samedi, Marilyne Baranes, docteure en psychologie clinique, spécialisée en psychotraumatologie, indique que la gestion du "stress post-traumatique, dont on dit qu’il est le plus grand, lourd et massif car c'est la rencontre du réel avec la mort", va être capitale.
"On se retrouve dans une sidération, une glaciation psychique, notre capacité à pouvoir penser est figée. Les Israéliens ont un protocole national qui est scientifiquement approuvé dans le monde entier" qui consiste à "déchoquer les gens, les faire sortir de cette glaciation, les ramener dans le réel", souligne-t-elle.
Au cours de l'attaque du 7 octobre, plusieurs des otages ont perdu des membres de leur famille et n'en sont encore possiblement pas conscients. Les spécialistes seront donc présents pour les préparer et accompagner le choc, puis leur deuil.