La guérilla judiciaire de Génération identitaire contre deux élus antiracistes

Des militants d'extrême droite le 21 avril à Nevache, près de Briançon, à la frontière franco-italienne.

Le groupuscule d'extrême droite a assigné en justice Madjid Messaoudene, élu et militant antiraciste, pour avoir qualifié de «nazis» les activistes lors de leur opération au col de l’Echelle en avril. Thomas Portes, élu communiste, est visé par une procédure similaire.

Au mois d’avril, les militants de Génération identitaire se donnaient rendez-vous au col de l’Echelle, dans les Hautes-Alpes, pour une opération médiatique d’ampleur. Dans le cadre de leur campagne «Defend Europe», ils prétendaient faire obstacle, le temps d’un week-end, aux exilés risquant la traversée en altitude de l’Italie à la France.

Après son coup de communication, Génération identitaire ne s’est pas arrêté là. Madjid Messaoudene, élu de Saint-Denis en charge de la lutte contre les discriminations, a reçu une assignation en justice du groupuscule, pour «injure publique». En question : un tweet de l’élu, qualifiant les militants de Génération identitaire (sans les nommer) de «nazis».

Pour empêcher une femme migrante d’accoucher y’a du monde.

Pour empêcher des nazis de traquer les migrants y’a plus personne mais pas panique#NousSommesLaNationFrançaise

— Madjid Messaoudene (@MadjidFalastine) 21 avril 2018

L’élu municipal de Saint-Denis va comparaître jeudi devant le tribunal correctionnel de Paris en même temps que Thomas Portes, un responsable du Parti communiste dans le Tarn-et-Garonne qui avait, lui, qualifié l’action au col de l’Echelle d’«opération aux relents nauséabonds».

Madjid Messaoudene, militant antiraciste chevronné ayant «fait ses armes contre l’extrême droite au lycée» est, de longue date, dans le viseur de ces milieux. «L’uniforme, la propagande, oui, ça m’a fait penser à un autre temps… C’est ce que mes tripes m’ont dicté à ce moment-là», assume-t-il. L’élu fustige la «passivité complice» du ministre de l’Intérieur Gérard Collomb à cette époque, ainsi que le manque, «à droite comme à gauche», de condamnation unanime. «Je me suis senti acculé. J’étais obligé de réagir, avec mes (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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