Grève de la faim à l'hôpital psychiatrique du Rouvray : les leçons de la sortie de crise

L'hôpital psychiatrique du Rouvray (Seine-Maritime) en grève, le 29 mai.

Après deux semaines de conflit social dans un établissement en grave manque de moyens, les autorités ont annoncé la création de trente postes, un geste historique pour la psychiatrie publique, où depuis dix ans les politiques officielles se traduisent par une réduction constante des effectifs.

L’air de rien, ce qui s’est passé à l’hôpital psychiatrique de Rouvray (Seine-Maritime), près de Rouen, où un conflit long de deux semaines s’est achevé ce week-end avec l’annonce de la création de trente postes, est peu banal, voire historique.

D’abord, les modes d’action : une grève de la faim dans le monde de la santé est rarissime. Il y en avait eu une au CHU de Limoges (Haute-Vienne), il y a deux ans, mais d’ordinaire, les professionnels de santé rechignent à ce type d’actions qui entrent en opposition avec leur éthique. Là, à Rouvray, il y a eu huit grévistes de la faim, l’intersyndicale mettant en avant que les autres formes d’actions n’avaient provoqué aucune réaction de la part des autorités, que ce soit celle de l’hôpital ou de l’Agence régionale de santé. Manifestement, alors que tout le monde pointe le malaise des soignants, le dialogue social n’est pas au plus haut.

Temps de restructuration

Ensuite, le fait que les autorités sanitaires aient lâché sur les emplois, proposant donc trente nouveaux postes, est une première. Depuis des années, au niveau du ministère de la Santé comme au niveau des Agences régionales, il y avait comme une consigne implicite devant chaque conflit social : ne jamais lâcher sur l’emploi. Comme s’il y en avait toujours trop. Comme si les postes étaient mal répartis et qu’en ces temps de restructuration, il ne fallait surtout pas créer d’appel d’air. Là, pour la première fois, ils ont lâché. Et cela intervient en psychiatrie publique, un champ où depuis dix ans les politiques officielles se traduisent par une réduction constante des effectifs.

Outre cette création de postes – 21 en 2018 et 9 au premier semestre 2019 –, l’accord prévoit aussi (...)

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