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Grossophobie : les obèses, invisibles de la société française

En France, l’obésité touche 17,2% des adultes, un chiffre stable depuis dix ans.

Absence dans les médias, langue française rabaissante, médecins culpabilisants… Les personnes fortes endurent dans le silence toutes sortes de discriminations.

Alors qu’une nouvelle étude américaine révèle que le nombre de personnes obèses a doublé dans 73 pays du monde depuis 1980, en France, le surpoids (49% de la population) et l’obésité (17,2%) restent stables entre 2006 et 2015, comme le révèle la dernière publication du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l’agence nationale de santé publique.

Mais au-delà des chiffres, les personnes à forte corpulence polarisent depuis toujours plusieurs formes de discriminations : dans les études, l’accès à l’emploi… et ce, même dans la langue française. «Aux origines phonétiques de "gro", on a grotesque, grossier… Ce qui me fait penser que la langue française a quelque chose de stigmatisant, juge Pierre (1), étudiant et militant, fondateur du compte Twitter @GrosCorpsSocial. Et puis les préjugés ont la vie dure : on dit toujours un "gros paresseux", vous connaissez l’expression un "maigre paresseux" ?» L’ensemble de ces discriminations se regroupent sous un seul et même terme, celui de «grossophobie».

«Une maladie de la volonté»

Grossophobie : le terme a été popularisé par l’actrice française Anne Zamberlan, fondatrice d’Allegro Fortissimo (Association de soutien et défense des personnes de forte corpulence), décédée en 1999 ; mais il n’est pas encore apparu dans le langage courant. Pourtant, l’article 225-1 du code pénal rappelle que «constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison de leur apparence physique». Sans oublier la loi de 2001 sur la discrimination professionnelle qui s’applique aux obèses et le rapport du Défenseur des droits sur le même sujet.

Mais comment expliquer qu’en France, la grossophobie soit encore si peu politisée ? Cela tient aussi à un certain type de discours dominant. Comme le résume Gabrielle Deydier, auteure de On (...)

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