La grogne des surveillants contre la surpopulation carcérale

330 détenus pour 212 places, soit un taux d’occupation de 155%. La petite maison d’arrêt (établissement pénitentiaire destiné aux prévenus et aux condamnés à de courtes peines) de Valenciennes est pleine à craquer, et les surveillants pénitentiaires n'en peuvent plus. Sous le terme de surpopulation carcérale se cache une réalité concrète : "Quand j’ouvre la porte d’une cellule, et que je me retrouve face à trois gars qui vivent dans 9 m2, deux dans des lits superposés, un sur un matelas au sol, ce n’est pas pareil que s'il n'y avait qu'un seul détenu", explique Stéphane Lecerf, surveillant et représentant local UFAP-Unsa-Justice. A l’appel de cinq syndicats, le personnel pénitentiaire entendait bloquer l'établissement mardi, "dès 6 heures", proclame le tract.

Lire aussi - Prison : un nouveau plan sur la santé des détenus

En France, la règle, réaffirmée par la loi pénitentiaire de 2009, est celle de l’encellulement individuel. Il est possible d’y déroger s’il se pose un problème d’organisation : la loi de finances rectificative pour l’année 2014 a donné une dérogation à l’Etat qui court jusqu’au 31 décembre 2019. Car la surpopulation carcérale, qui touche exclusivement les maisons d’arrêt, est un problème national : selon les chiffres de l’administration pénitentiaire, au 1er juillet 2019, on comptait 71.710 détenus pour 61.105 places, donc 1.389 matelas au sol. La densité moyenne des maisons d'arrêt est de 140%.

Les 15.000 places promises par Macron vont avoir du retard

Le mou...


Lire la suite sur LeJDD