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Griveaux épingle une députée LaRem anti-PMA

Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a dénoncé mardi les paroles "inacceptables et méprisantes" d'Agnès Thill, une députée de LaRem opposée à l'ouverture de la PMA à toutes les femmes. /Photo d'archives/Ludovic Marin

PARIS (Reuters) - Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a dénoncé mardi les paroles "inacceptables et méprisantes" d'Agnès Thill, une députée de la République en marche (LaRem) opposée à l'ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes.

Dans une interview vidéo à Oise Hebdo diffusée lundi soir, l'élue compare "la souffrance des femmes seules" qui souhaitent une PMA à celle des "drogués".

Ces femmes "souffrent, j'entends bien (...) Si un drogué souffre, on lui donne la drogue? Est-ce que je lui donne un médicament, est-ce que je lui donne un enfant parce qu'elle souffre?", déclare-t-elle. "Un enfant n'est pas un médicament".

"Insupportables et méprisantes paroles d'Agnès Thill à l'égard des mamans et des enfants comparés à des médicaments", a réagi Benjamin Griveaux sur son compte Twitter mardi.

L'élue avait déjà suscité l'indignation la semaine dernière, y compris dans son propre camp, en affirmant que "l'absence de genre dans le mot parent favoris[ait] l'éclosion d'écoles coraniques".

Interrogé à son sujet lundi sur France Inter, le patron des députés LaRem, Gilles Le Gendre, a estimé qu'Agnès Thill avait "toujours sa place dans le groupe" et a dit se refuser à pratiquer "la police de la pensée".

L'ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes est une promesse de campagne d'Emmanuel Macron. Le chef de l'Etat a assuré en novembre que la loi bioéthique contenant cette mesure serait promulguée "courant 2019". La ministre de la Santé Agnès Buzyn a précisé mardi lors de ses voeux à la presse que le projet de loi bioéthique serait présenté en conseil des ministres au mois de juin.

L'exécutif marche sur les oeufs sur ce sujet, car cinq ans après l'adoption mouvementée de la loi ouvrant la voie au mariage et à l'adoption aux couples de même sexe sous le quinquennat de François Hollande, les questions éthiques et sociétales restent politiquement sensibles en France.

La semaine dernière, lors d'un débat avec les maires dans l'Eure, Emmanuel Macron a souhaité que ce soit "un sujet sur lequel la France ne se déchire pas".

"Il y a des convictions philosophiques, religieuses, qui sont parfois très différentes, il y a une société qui change aussi qu'il faut regarder, il y a des lignes rouges qu'on va devoir fixer mais il faut le faire dans le plus grand calme, c'est pour ça que j'ai voulu prendre mon temps", a-t-il dit.

(Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)