Greffes d'organes : "Une seule personne peut en sauver jusqu'à 7"
5494 greffes ont pu être réalisées en 2022, soit plus qu'en 2021. Une activité qui n'égale pas encore celle de l'avant Covid et qui reste insuffisante pour traiter la totalité des patients qui sont, au 1er janvier 2023, 10.810 en liste d'attente active.
Le 7 février 2023, l'Agence de la biomédecine publiait son compte-rendu d'activité de prélèvement et de greffe d’organes et tissus en 2022. Avec une tonalité plutôt positive puisque le nombre de greffes d'organes est en hausse de 4% par rapport à 2021, malgré une année encore marquée par les contraintes sanitaires et les vagues d'épidémies hivernales. Et il en va de même des prélèvements de tissus sur donneurs décédés, en hausse à 6 226 en 2022 contre 5 899 en 2021. "Ce sont de bonnes nouvelles car cela signifie que nous avons pu répondre aux besoins de plus de patients mais cela reste insuffisant en regard du nombre d'inscrits sur les listes d’attente", souligne le professeur Michel Tsimaratos, directeur médical et scientifique à l’Agence de la biomédecine. Ils sont en effet près de 20.000 en attente d'un organe dont 10.810 peuvent être contactés immédiatement pour une intervention dans un délai très court.
Un taux d'opposition élevé en France
Cette inadéquation entre besoins et organes disponibles est pour partie due au taux d'opposition (33% en 2022) particulièrement élevé en France. Si la loi valide le principe du "consentement présumé" qui fait de toute personne décédée un donneur potentiel d'organes ou de tissus, elle prévoit le droit de s'y opposer. Ce peut être en s'enregistrant sur le Registre national des refus ou en exprimant sa volonté, par écrit ou par oral, à ses proches. "C'est dans cette situation, extrêmement difficile à vivre, avec l'annonce concomitante du décès et de la demande de prélèvement que la famille, qui sans consigne et dans le doute, peut faire état d'une opposition au don. Un seul refus et ce sont plusieurs malades qui sont privés de chances : une seule personne peut en sauver jusqu'à 7", résume Michel Tsimaratos.
Alors que 80% des Français sont favorables au don de leurs propres organes après leur mort, seuls 47% en ont parlé à leurs proches. "Il n'y a qu'une seule solution pour changer cet état de fait : s'exprimer. Que l'on soit o[...]
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