Une greffe de cellules souches permet à une femme de se débarrasser du diabète

“Je peux manger du sucre désormais”, se réjouit une habitante de Tianjin, en Chine, dans Nature. Elle est la toute première personne atteinte de diabète de type 1 à avoir été traitée grâce à des cellules extraites de son propre corps puis reprogrammées. Voilà plus d’un an maintenant qu’elle produit elle-même de l’insuline.

Ce type de diabète est une maladie auto-immune dans laquelle des cellules du système immunitaire attaquent des cellules spécialisées du pancréas, les cellules des îlots de Langerhans, celles-là mêmes qui produisent l’insuline essentielle à la régulation de la glycémie (le taux de glucose dans le sang).

Aujourd’hui âgée de 25 ans, la jeune femme – qui a souhaité rester anonyme – avait commencé à sécréter cette hormone trois mois seulement après qu’on lui avait injecté des cellules souches reprogrammées – l’équivalent d’environ 1,5 million d’îlots de Langerhans – dans les muscles abdominaux. Ce cas, faisant appel à une technique innovante de reprogrammation cellulaire, est décrit dans la revue Cell le 25 septembre. Il s’inscrit dans une série de travaux visant à traiter différentes formes de diabète à l’aide de cellules souches reprogrammées.

La greffe d’îlots de Langerhans est déjà utilisée pour traiter le diabète, “mais il n’y a pas assez de donneurs pour répondre à la demande croissante, indique Nature, et les receveurs doivent prendre des médicaments immunosuppresseurs pour empêcher le corps de rejeter le tissu du donneur.” Les chercheurs espèrent que le recours à des tissus fabriqués à partir des cellules de la personne à traiter permettra de l’affranchir des lourds traitements immunosuppresseurs.

Transformer l’essai

Dans le cas de la patiente de Tianjin, les chercheurs ne sont pas en mesure de dire si l’utilisation de ses propres cellules reprogrammées a bel et bien permis l’absence de rejet car elle recevait déjà un traitement immunosuppresseur pour une précédente greffe de foie.

Par ailleurs, le choix des muscles abdominaux comme site d’injection représente une nouveauté permettant de surveiller, par imagerie à résonance magnétique (IRM), les cellules injectées. D’habitude, les îlots sont greffés directement dans le foie, où ils ne peuvent pas être observés.

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