"Ce qui est grave, c'est ce qu'il n'a pas écrit": Morano s'en prend aussi à Benzema après son message de soutien à Gaza
Quatrième de D1 saoudienne, le club d'Al-Ittihad reste sur deux matchs sans victoire en championnat. A la veille d'un duel au sommet contre Al-Taawon, le club basé à Djeddah voit sa préparation perturbée par les remous autour de Karim Benzema. L'attaquant de 35 ans se retrouve au coeur d'une tempête médiatique après un message de soutien à Gaza et surtout les accusations portées à son encontre par Gérald Darmanin autour de "liens notoires" avec les Frères musulmans.
"Il n’y a aucun compte à 20 millions d’abonnés sur lequel une publication peut être anodine. Il a dénoncé les bombardements injustes et a eu une pensée pour la population de Gaza. Personne ne peut reprocher à qui que ce soit de défendre la cause palestinienne", a estimé l’ancien membre du gouvernement lors de la présidence de Nicolas Sarkozy. […] "Ce qui a été profondément choquant, c’est qu’il sait qu’il a une résonnance particulière. Quand vous êtes suivi par 20 millions de personnes… son message a été exclusivement ciblé. Il est français, il est né à Lyon, il a la double nationalité (l’avocat de Benzema a assuré le contraire ndlr) et il ne parle en rien des victimes françaises, des otages français aussi qui sont retenus dans la bande de Gaza. Il ne dénonce pas le terrorisme, il ne dénonce pas les crimes odieux de cette attaque qui a eu lieu sur le territoire d’Israël. Ce qui est grave, c’est ce qu’il n’a pas écrit et qui donne une plus grande résonnance à ce qu’il a écrit."
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"Lui qui se jette lui-même en place publique"
Nadine Morano regrette la position trop tranchée de Karim Benzema et sa possible influence auprès de ses fans. A ses yeux, l'ancien joueur de l'équipe de France aux 97 sélections aurait dû se montrer plus nuancé et avoir une pensée pour toutes les récentes victimes du conflit israélo-palestinien et des attentats. Pour ce qui est de la polémique, l'ancienne secrétaire d'État chargée de la Famille dans le gouvernement Fillon (2008-2009) a rejetté la faute sur Karim Benzema lui-même.
"C’est lui qui se jette lui-même en place publique. Il n’a pas écrit cela de manière anodine", a poursuivi Nadine Morano sur RMC. "Il sait très bien qu’il est suivi par 20 millions de personnes et que ce qu’il a écrit va avoir une résonnance. C’est une star mondiale en fait."
"[Benzema un Français de papier ?] Lorsque vous avez la nationalité française, la moindre des choses quand vous avez un enseignant qui vient d'être assassiné sur notre territoire, que vous avez des otages qui sont retenus dans la bande de Gaza qu'il soutient, que vous avez des Français et des Franco-Israéliens assassinés sur le territoire d'Israël, c'est impensable de ne pas avoir le moindre message pour eux."
Et Nadine Morano d'enchaîner: "Il a la nationalité, mais il ne faut pas exagérer franchement. Il a été une star du football parce qu'il est né en France, parce qu'il a grandi en France, parce qu'il a été dans des centres d'entraînement français, parce qu'il a été sélectionné en équipe de France. Et là il n'a pas un message, pas un mot, pour un enseignant qui vient d'être assassiné et qui est Français? Il n'a pas un message pour tous ces otages, pour ces femmes assassinées, violées, éventrées?"
Morano pas inquiète d'une éventuelle plainte de Benzema
Face aux menaces de poursuites judiciaires lancées par de l’avocat de Karim Benzema, maître Hugues Vigier, Nadine Morano reste campée sur ses positions. L'occasion pour elle d'égratigner à nouveau le buteur tricolore.
"Je persiste et je signe: je trouve lamentable que Karim Benzema n'ait pas condamné le terrorisme. Il sait très bien ce qu'il écrit. En sachant très bien ce qu'il écrit et la résonnance que ça aura en France, dans le monde arabo-musulman, parmi les fous qui sont sur notre territoire qui sont des islamistes et en rien des musulmans. [...] A un moment il faut que chacun prenne sa responsabilité et qu'une personnalité comme lui qui a une résonnance chez les jeunes, eh bien il a un devoir. Il n'a pas que le devoir de se faire applaudir quand il met des buts et qu'il gagne des millions et des millions et des millions sur son compte bancaire."