Grandeur et mystères du pigeon des villes
Adulé dans les cultures du bouddhisme et de l'islam, le pigeon est tombé en disgrâce en Occident. Il est bien loin le temps où l'on érigeait des monuments au « pigeon-soldat » de la Grande Guerre. Omniprésent, mais méconnu, il passionne pourtant les scientifiques, qui n'en ont pas fini de percer ses mystères.
Dans la langue française, les volatiles sont réputés peu intelligents. Une personne bernée est vu comme le « dindon de la farce » – du nom du personnage grotesque des pièces comiques du Moyen Âge. Un étourdi sera réputé avoir « une cervelle de moineau » ou bien être une « tête de linotte ». Quelqu’un qui répète tout ce qu’on lui dit sans comprendre se voit aussitôt comparé à « un perroquet ». Un bon à rien est qualifié de « triple buse » – une seule n’y suffirait pas – et s’il ne doit son incapacité qu’à son inexpérience, il pourra s’enorgueillir du titre de « perdreau de l’année ».
Cette liste de « noms d’oiseaux », dont la science a montré qu’elle ne relève que de l’imaginaire appauvri de « butors » et de « bécassons », est loin d’être exhaustive. Qu’on se rassure cependant. Cet article n’a en aucune manière l’intention de vous « pigeonner », mais de vous faire découvrir quelques aspects méconnus d’un animal si familier qu’il en est devenu invisible, dont certaines caractéristiques extraordinaires demeurent encore aujourd’hui en partie inexpliquées.