Grandes manœuvres dans l'automobile

Après une année de baisse historique des ventes, les constructeurs se réorganisent et les craintes pour l’emploi grandissent.

Trois ans que Fiat Chrysler Automobiles (FCA) et PSA discutaient d’un mariage. Maintenant que la Commission européenne l’a autorisé et que les actionnaires des deux groupes l’ont approuvé à plus de 99%, plus rien ne s’y oppose. L’italo-américain et le français s’uniront le 16 janvier pour devenir Stellantis, une société de droit néerlandais. John Elkann, le petit-fils de Gianni Agnelli, sera à la présidence du conseil d’administration, et Carlos Tavares, le redresseur de PSA, à la direction exécutive. Avec 400 000 salariés et 14 marques, Stellantis se hissera au 4e rang des constructeurs mondiaux en nombre de véhicules produits –plus de 8 millions– et au 3e en chiffre d’affaires –167 milliards d’euros. A terme, les synergies permettraient d’économiser 5 milliards d’euros par an. Sans doute davantage, selon les analystes d’Oddo BHF, qui estiment que « tous les gisements potentiels n’ont pas encore été intégrés ». Les deux groupes assurent que cette « transaction » n’entraînera aucune fermeture d’usine parmi la cinquantaine qu’ils totalisent, pour moitié en Europe. Rien n’est dit en revanche sur les conséquences que Stellantis tirera de la crise actuelle. Les deux protagonistes sont affectés. FCA a ainsi contracté en juin un prêt garanti par l’Etat italien de 6,3 milliards d’euros sur trois ans.

Aucun des géants de l’automobile n’est épargné par le marasme. Le marché mondial chute d’environ 20%. En Allemagne, il faut se référer à la réunification pour trouver un niveau de production aussi faible qu’en 2020. En France, avec un quart des immatriculations de voitures neuves disparu l’an dernier malgré le plan de relance, les ventes sont au niveau de 1975, au lendemain du premier choc pétrolier. La production a, elle,(...)


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