"Grande Tétée": des femmes rassemblées dans tout le pays pour donner le sein et normaliser l'allaitement en public

Des mères se rassemblent dimanche dans une quarantaine de villes pour donner le sein à leur enfant.

"Grande Tétée": des femmes rassemblées dans tout le pays pour donner le sein et normaliser l'allaitement en public

L'événement a pour objectif de changer le regard sur l'allaitement. À la veille du début de la Semaine mondiale de l'allaitement, qui se déroulera jusqu'à dimanche prochain, la "Grande Tétée" est organisée ce dimanche dans une quarantaine de villes de France. À Chartres, Amiens, Saint-Étienne, Cannes ou Toulon, des femmes vont se rassembler pour donner le sein à leur enfant.

Pour l'association La Grande Tétée, fondée en 2006, il s'agit de "donner confiance à cette maman qui n'ose peut-être pas allaiter, de peur de devoir le faire à l'extérieur", comme l'explique sur BFM Toulon Var Morgane Lemahieu, consultante périnatale spécialisée dans l'allaitement.

"Nourrir notre enfant où on veut, quand on veut"

"Le but, c'est d'être toutes ensemble (...), de montrer qu'on peut le faire et qu'on a le droit de le faire", poursuit-elle, rappelant qu'"il y a des lois qui nous protègent et qui nous permettent de nourrir notre enfant où on veut, quand on veut et comment on veut."

Légalement, rien n'empêche d'allaiter son enfant en public. Le frein à l'allaitement réside davantage dans les réactions des personnes à la vue d'une femme donnant le sein. Il y a deux ans, une mère avait par exemple été empêchée d'allaiter son nouveau-né par des employés de Disneyland Paris.

L'affaire avait à l'époque suscité la colère de Marlène Schiappa. La ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur chargée de la Citoyenneté avait accusé le parc d'attractions de "stigmatiser les mères" et Disneyland Paris avait fini par présenter des excuses.

Le difficile équilibre entre allaitement et travail

La "Grande tétée" de cette année vise à mettre un coup de projecteur sur le thème de l'allaitement et le travail. Comme le souligne La République du Centre, le taux d'allaitement chute dès lors que l'enfant est âgé de 4 à 5 mois, une période correspondant bien souvent à la reprise du travail par la mère.

"La reprise de son activité ne signifie pas nécessairement la fin de l’allaitement, même si c’est souvent le cas pour de nombreuses mères. Il faut d’ailleurs savoir qu’une salariée peut s’absenter de son travail une heure par jour pour tirer son lait ou allaiter son enfant", précise à L'Écho républicain Julie Gremillon, accompagnante périnatale et coordinatrice locale de la Grande tétée à Chartres.

D'après l'article L1225-30 du Code du travail, une salariée dispose en effet d'une heure par jour durant les heures de travail pour allaiter son enfant et ce "pendant une année à compter du jour de la naissance".

Ce temps est réparti en deux périodes de 30 minutes, l'une le matin et l'autre l'après-midi. Il peut cependant être réduit à 20 minutes si l'employeur met à disposition un local dédié à l'allaitement, ce qui est obligatoire pour toute entreprise comptant plus de 100 salariés.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Le premier banc d'allaitement à Paris