Comme nous, la grande outarde pourrait avoir recours à l'automédication

Oiseau charismatique, la grande outarde pourrait se servir de deux plantes pour lutter contre des infections, indique une nouvelle étude.

L'automédication est répandue dans le monde animal. Les chimpanzés semblent même appliquer volontairement des insectes dans leurs plaies ouvertes ! La grande outarde (Otis tarda) pourrait quant à elle rejoindre le camp des herboristes. Une étude publiée le 23 novembre 2022 dans Frontiers in Ecology and Evolution apporte en effet un début de preuve d'automédication chez cet oiseau.

Une importante proximité dans le lek

Pour se reproduire, les grandes outardes utilisent des leks, aussi appelés "aires de reproduction". Les mâles se réunissent dans un endroit défini et réalisent des parades nuptiales tandis que les femelles leur rendent visite et choisissent avec quel individu elles veulent s'accoupler.

Leurs prétendants visitent chaque année le même lek et les femelles restent généralement toute leur vie là où elles sont nées. Un problème se pose donc : en restant durant une longue période au même endroit, et donc en déféquant, ces oiseaux prennent le risque de se transmettre des maladies. En outre, il s'agit d'une période fatigante pour les mâles et leur système immunitaire peut donc en prendre un coup, les laissant encore plus fragiles. Mais les grandes outardes ont peut-être trouvé une parade aux infections.

Un mâle grande outarde réalisant une parade nuptiale. Crédit : Carlos Palacín
Un mâle grande outarde réalisant une parade nuptiale. Crédit : Carlos Palacín

Un mâle grande outarde réalisant une parade nuptiale. Crédit : Carlos Palacín

Deux plantes bien connues

Selon la nouvelle étude pilotée par le Muséum national des sciences naturelles espagnol, ces oiseaux recherchent activement deux plantes bien connues pour leurs propriétés médicinales : le coquelicot et la vipérine pourpre. "Ici, nous montrons que les grandes outardes préfèrent manger des plantes avec des composés chimiques ayant des effets antiparasitaires in vitro", explique dans un communiqué le Dr Luis M Bautista-Sopelana, auteur principal de l'étude.

"Les grandes outardes recherchent deux espèces de plantes qui sont également utilisées par les humains en médecine traditionnelle. Nous montrons que les deux contiennent des composés antiprotozoaires et néma[...]

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