Grande Bretagne: Une commission parlementaire dit avoir la preuve d'une entente entre Huawei et Pékin

GRANDE BRETAGNE: UNE COMMISSION PARLEMENTAIRE DIT AVOIR LA PREUVE D'UNE ENTENTE ENTRE HUAWEI ET PÉKIN

LONDRES (Reuters) - La commission de la défense du Parlement britannique a déclaré jeudi avoir des preuves solides d'une entente entre le géant télécoms Huawei, soupçonné d'espionnage, et le gouvernement chinois, ce qui pourrait conduire à un retrait plus tôt que prévu de tous ses équipements des réseaux britanniques.

La Grande-Bretagne a décidé en juillet qu'elle n'utiliserait plus aucun équipement de Huawei pour son réseau télécoms 5G d'ici 2027, une décision saluée par Donald Trump, dont l'administration accuse de longue date le groupe chinois de se livrer à de l'espionnage au profit de Pékin. Huawei rejette ces accusations.

La commission parlementaire britannique a dit appuyer la décision du Premier ministre Boris Johnson de bannir Huawei du réseau 5G du pays, mais elle note que l'évolution du dossier pourrait justifier d'avancer le calendrier à 2025 au plus tard.

"L'Occident doit s'unir de toute urgence pour faire contrepoids à la domination technologique de la Chine", a déclaré Tobias Ellwood, président de cette commission. "Nous ne devons pas abandonner notre sécurité nationale au nom du développement technologique à court terme", a-t-il ajouté.

La commission britannique n'a pas précisé la nature des liens entre Huawei et le gouvernement chinois mais elle a dit avoir des preuves manifestes d'une entente entre le géant télécoms et "l'appareil du Parti communiste chinois".

Huawei a réagi à cette déclaration en soulignant qu'elle n'était pas crédible.

"Elle s'appuie sur une opinion plutôt que sur des faits. Nous sommes certains que les gens comprendront que ces accusations d'entente sont sans fondement et se rappelleront plutôt des investissements de Huawei en Grande-Bretagne au cours des vingt dernières années", a déclaré un porte-parole du groupe.

(Guy Faulconbridge et Jack Stubbs; version française Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)