Le grand malaise des LGBTI face au monde de la santé

Le 9 octobre à l'institut Paoli-Calmettes, à Marseille.

A quelques jours d’un colloque sur la santé globale des gays, lesbiennes, bis, trans et intersexes, les sociologues Arnaud Alessandrin et Johanna Dagorn présentent, en avant première à «Libération» une partie de leurs résultats.

Un examen gynécologique de routine dans une ville moyenne. Parce qu’elles viennent de déménager, Amélie et Laurence*, mariées depuis peu, ne connaissent pas encore la spécialiste avec qui elles ont pris rendez-vous ce jour-là. Quand vient leur tour, les deux femmes s’imaginent donc être appelées conjointement comme elles en avaient l’habitude avec leur ancienne praticienne. Pourtant, seul le nom de Laurence retentit. Viennent ensuite les questions de la gynéco à la patiente : «Etes-vous mariée ? Depuis quand ? Avez-vous des rapports vaginaux avec votre mari ?» Trois petites questions, en apparence anodine, qui font bondir Laurence obligée de préciser, sous les rires gênés de la doctoresse, que l’autre femme dans la salle d’attente est en fait son épouse… «Je ne sais pas si la prochaine fois je pourrai en rire», écrit-elle quelques heures plus tard sur Facebook. Avec sa compagne, elles iront désormais consulter une ou gynéco LGBT-friendly afin d’éviter de revivre cette situation pour le moins gênante.

Données inédites

Leur témoignage est cependant loin d’être isolé. Selon les résultats partiels d’une enquête exploratoire sur la santé globale des lesbiennes, gays, bis, trans et intersexes, menée depuis mars auprès de 1 147 personnes par l’association Lutte contre les discriminations (LCD) des sociologues Arnaud Alessandrin et Johanna Dagorn, au moins une personne LGBTI sur deux affirme en effet s’être sentie discriminée lors d’un parcours de soins. Ces données inédites en France, consultées par Libération avant leur présentation à l’occasion d’un colloque à Bordeaux les 18 et 19 janvier (1), méritent encore d’être creusées et affinées. Toutefois, elles ouvrent des pistes de réflexion nécessaires pour comprendre (et faire évoluer) le rapport des (...)

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