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Grand chelem

Faut-il se résigner ? En principe, c’est joué, râpé, plié. La seule question concerne la taille des miettes que Macron, cet ogre maigre, laissera à l’opposition parlementaire. Les sondages convergent. Comme toujours, ils peuvent se tromper, mais ce serait bien la première fois dans cette saison électorale 2017. Le grand chelem du petit nouveau est donc probable : La République en marche s’achemine vers une victoire écrasante. A l’Assemblée, comme à l’Elysée et à Matignon, LREM sera reine. Adhésion sans mélange au macronisme ? Non. Plutôt le rejet indistinct de tout ce qui ressemble à la classe politique traditionnelle. Les vieilles étiquettes sont une marque d’infamie ; le label En marche, à lui seul, vaut rédemption de tous les péchés. Ce peuple qu’on dit le plus politique du monde semble motivé avant toute chose par le rejet de la politique. Avec un risque à la clé. En marche pourrait bien passer de 32 % des électeurs ralliés au premier tour à 75 % des élus. Si tel est le cas, l’Assemblée nouvelle peut se changer, faute de représentativité réelle, en théâtre d’ombres où l’opposition fera de la figuration le plus souvent muette. La démocratie veut que le vainqueur gouverne, fort bien. Veut-elle que ses opposants soient marginalisés, dévitalisés, écartés de tout pouvoir de contrôle ou de contestation ? On sait bien que non. La nouvelle majorité, si elle veut maintenir une vie politique digne de ce nom en France, doit à la démocratie un geste rapide : respecter scrupuleusement les autres partis, quelle que soit leur taille à l’Assemblée et, pour le futur, introduire une dose conséquente de proportionnelle pour garantir à l’opposition un contingent d’élus qui ne soit pas ridicule. Quant aux électeurs, ils portent une responsabilité républicaine : faire en sorte que le débat continue d’exister dans l’arène naturelle du débat démocratique. Ainsi ceux qui sont fans du nouveau président voteront pour ses candidats. Mais les autres veilleront, avant tout, à ce que leurs (...)

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