«Le grand art» du peintre indien S.H. Raza célébré au Centre Pompidou
Comment parler d’un dialogue de cultures quand des civilisations entières restent négligées dans l’espace globalisé de la création contemporaine ? Très peu connaissent le nom de Sayed Haider Raza (1922-2016). Pourtant l’artiste indien est reconnu comme l’un des plus grands peintres modernes, il faisait partie de l’École de Paris et a vécu pendant des décennies en France. Le Centre Pompidou-Paris lui consacre enfin la première grande rétrospective en France, avec une centaine d’œuvres, dont la plupart issues de collections indiennes. Entretien avec Catherine David, conservatrice générale des musées de France et commissaire de l’exposition.
RFI : Raza, fils d'un père forestier, est né en 1922 à Barbaria, au milieu des forêts de l’Inde centrale, avant de se former à la peinture à la J. J. School of Arts et de s’installer à Bombay, puis à Paris. En quoi consiste pour vous la particularité de l’artiste ?
Raza est un artiste moderne indien très important. Il a cette particularité d’appartenir à une génération extrêmement voyageuse. Il a vécu et travaillé plus de cinquante ans en France. Il est rentré en Inde en 2011. Cette exposition n’est pas la première exposition montée en France, mais c’est la première exposition rétrospective dans un grand musée. Ce qui interroge quand même notre relation aux artistes non euro-américains qui ont vécu et travaillé dans notre beau pays.
La terre et la nuit figurent parmi ses thèmes de prédilection.