En graciant son fils, Joe Biden agit comme les potentats africains

Le président américain, Joe Biden, avec son fils Hunter Biden, lors de la convention démocrate de Chicago, le 19 août 2024.

Poursuivi pour détention illégale d’arme à feu et fraude fiscale, Hunter Biden a finalement été gracié. Ainsi en a décidé son père, Joe Biden, qui estime que son fils était victime d’une cabale politique.

“Les accusations (contre Hunter) ont émergé seulement après que plusieurs de mes opposants politiques au Congrès en ont été les instigateurs pour m’attaquer et s’opposer à mon élection”, a déclaré le président américain, qui évoque, du même coup, une “erreur judiciaire”.

C’est donc clair. Le père a choisi de tirer d’affaire le fils qui, depuis quelque temps, avait maille à partir avec la justice de son pays. Et, en la matière, il y a lieu de reconnaître qu’il n’y a aucun vice de forme ou de procédure. Car les textes autorisent le président Joe Biden à gracier tout Américain, y compris son propre rejeton, qui a des ennuis judiciaires. Et comme la charité bien ordonnée commence par soi-même, il s’est donc autorisé ce qu’il lui est permis. Il a franchi le pas d’autant qu’il est sur le point de passer la main.

Or il est connu de tous que celui qui lui succédera, dans les semaines à venir [Donald Trump doit être investi le 20 janvier 2025], est aussi loin d’être un exemple en termes de droiture. Qui pis est, ce dernier avait déjà annoncé la couleur en déclarant qu’il ferait voir des vertes et des pas mûres au fils de son prédécesseur s’il accédait au pouvoir. Ce serait donc une manière de livrer, pieds et poings liés, son fils à un adversaire, et pas des moindres, si Joe Biden était resté les bras croisés face aux déboires judiciaires de Hunter.

PUBLICITÉ

Sans doute aurait-il tenu sa promesse de ne pas interférer dans les affaires de la justice si la candidate démocrate, Kamala Harris, était parvenue à battre Donald Trump à l’issue de la dernière présidentielle. Cela dit, humainement parlant, la démarche de Joe Biden, même si elle manque d’élégance, est, somme toute, compréhensible.

“Les fils de” en totale impunité

C’est, du reste, la preuve que l’Afrique n’a pas le monopole de l’iniquité. Car, c’eût été sous nos tropiques que la grâce présidentielle accordée par Joe Biden à son fils aurait provoqué un véritable tollé ; les uns et les autres n’auraient pas hésité à parler de prime à l’impunité et patati patata.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :