Grève SNCF : que réclament les grévistes et pourquoi maintenant ?
La grève des contrôleurs de la SNCF est confirmée pour le week-end des 17 et 18 février, avec un train sur 2 en circulation, alors que beaucoup de Français seront en vacances.
VACANCES - C’est désormais certain : les contrôleurs SNCF – ou chefs de bord – seront en grève, du jeudi 15 février au soir jusqu’au lundi 19. La raison ? La non-application, selon eux, des accords signés fin 2022 lors d’un précédent mouvement de contestation, qui avait déjà laissé sur le carreau près de 200 000 Français. Cette fois-ci, ce sont les vacances d’hiver qui risquent d’être affectées.
Les contrôleurs, qui sont réunis dans le Collectif national des ASCT (agents du service commercial train), un groupe indépendant des syndicats, doivent quand même passer par ces organisations pour déposer des préavis de grève. Ce qui a été fait par SUD-Rail et la CGT-Cheminots. Selon les informations de RMC, 70 % à 90 % des contrôleurs devraient participer à la grève. Tandis que la SNCF annonce un train Inoui sur 2, un train Ouigo sur 2 et un train Intercité sur 2 pour vendredi et ce week-end.
Les voyageurs affectés seront ceux de la zone A, qui commencent leurs vacances (les académies de Lyon, Bordeaux ou Grenoble, entre autres), et ceux de la zone C, ce week-end tombant en plein milieu de leurs congés (Île-de-France, Montpellier et Toulouse).
Le problème des rémunérations
À l’origine de ce contentieux, l’accord qui a permis à la SNCF de mettre fin au mouvement de grève de décembre 2022. Il contenait notamment la création d’une « ligne métier ASCT » (chef de bord), qui réunit tous les contrôleurs sous la même casquette, et de 200 emplois supplémentaires. Il prévoyait aussi l’augmentation de la prime spécifique de travail des contrôleurs de 600 à 720 euros bruts annuel. Pour la SNCF, tous ces engagements sont tenus ou sont en cours de réalisation. Ce que contestent les contrôleurs.
La principale revendication concerne la hausse de leur rémunération. Selon un courrier interne qu’a pu consulter BFMTV, la SNCF n’a effectivement pas touché à la prime spécifique. Elle a opté pour une prime de 400 euros qui sera versée en mars, 1 200 euros d’intéressement versés en mai et « les évolutions sur les indemnités de résidence vont permettre à plus de 80 % des ASCT de gagner 50 euros par mois en plus ».
Ce qui ne suffit pas à calmer la colère des contrôleurs, qui réclament, par la voix de Sud Rail, une augmentation de 500 euros de la prime de travail. Même si, pour éviter cette grève, « une augmentation mensuelle brute de 150 à 200 euros » pourrait suffire, selon Fabien Villedieu, le délégué Sud Rail, interrogé par BFMTV ce mardi 13 février. « Une part de gâteau, ce n’est pas une prime de 400 euros au mois de mars. C’est une vraie augmentation de salaire et en l’occurrence de la prime de travail revendiquée par les contrôleurs », a-t-il ajouté.
« Aujourd’hui, les contrôleurs veulent se battre pour eux pour des questions de rémunération et je pense que les gens entendent ça. Notre outil de revendication, c’est la grève. On n’en a pas d’autres, on ne peut pas bloquer des autoroutes, on ne peut pas mettre de lisier sur les préfectures », a-t-il continué.
Conditions de travail dégradées
Autre revendication : le recrutement de personnels, pour atteindre deux contrôleurs par train. La SNCF indique avoir beaucoup progressé en 2023, avec actuellement 87 % des trains qui présentent ce taux. Les 100 % seront atteints en 2025, assure la compagnie, qui dit aussi « ne pas pouvoir aller plus vite ».
Les contrôleurs réclament également une meilleure prise en compte de leur fin de carrière. Ils dénoncent plus globalement un manque de considération de leur profession, alors qu’ils considèrent que leurs conditions de travail se sont dégradées.
« Ce sont des horaires irréguliers qui changent chaque jour. Des extrêmes matinées, des extrêmes soirées, on ne dort pas chez nous. On travaille les week-ends, les dimanches, les jours de fêtes… », liste Daniel Ferté, contrôleur et secrétaire adjoint de FO Cheminots, pour RMC.
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