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Grève : le PDG d’Air France dégaine son référendum

Air France sort l’arme nucléaire contre les grévistes. Confrontée au refus des syndicats d’accepter ses propositions salariales, la direction de la compagnie a décidé d’en appeler à l’arbitrage de l’ensemble du personnel. L’air grave et solennel, le PDG du groupe, Jean-Marc Janaillac, a annoncé vendredi lors d’une brève conférence de presse que «face à la paralysie», il avait décidé de lancer une consultation auprès de l’ensemble des salariés. En cas de «résultat négatif, je ne vois pas comment je pourrais rester à la tête d’Air France», a-t-il précisé en mettant sa démission dans la balance. Un scénario à quitte ou double qui rappelle le référendum engagé en 1994 par le PDG de l’époque, Christian Blanc, afin d’imposer un plan de réduction de coûts drastique. Le «oui» l’avait alors emporté haut la main avec 81,3 % des suffrages.

Comme en 1994, cette consultation n’a pas de valeur légale. Elle se déroulera par vote électronique du 26 avril à début mai «pendant une dizaine de jours» et reprendra la dernière proposition de la direction rejetée par les syndicats. Soit un accord pluriannuel comprenant une augmentation générale immédiate de 2 % au 1er avril assortie de 1,65 % par an de 2019 à 2021 pour aboutir au total à 7 % de hausse sur quatre ans. Une offre rejetée jeudi en bloc par l’intersyndicale des grévistes.

Réunissant dix syndicats de personnels au sol, navigants commerciaux et pilotes, ces derniers continuent de réclamer 5,1 % d’augmentation pour tous dès 2018 après avoir longtemps campé sur une revendication de 6 % au titre du «rattrapage de l’inflation» après six années de blocage des salaires depuis 2011. La direction a indiqué qu’en cas de réponse positive, elle soumettrait à nouveau son projet d’accord inchangé aux syndicats, fort de l’appui manifesté par la majorité de salariés. Deux nouvelles journées de grève sont d’ores et déjà prévues les 23 et 24 avril. Le taux de participation aura valeur de test à la veille du référendum.



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