Grève du 7 mars : ce que disent les chiffres à la mi-journée

Pour la sixième journée d’action contre la réforme des retraites, le mouvement connaît un net regain chez les grévistes et dans la rue.

SOCIAL - Cela faisait presque trois semaines qu’ils se préparaient. Pour la sixième fois depuis le début de l’année, la première depuis le 16 février, les opposants à la réforme des retraites sont appelés à faire grève et manifester ce mardi 7 mars. Avec un mot d’ordre nouveau de la part de l’intersyndicale : il s’agissait de « mettre à la France à l’arrêt » en plein examen du texte au Sénat.

Le gouvernement s’attendait donc à une forte mobilisation, le ministre des Transports Clément Beaune ayant prédit « une des journées les plus difficiles qu’on ait connues ». S’il faut attendre la fin de journée pour avoir un décompte global du nombre de manifestants, les premiers chiffres compilés à la mi-journée par Le HuffPost laissent entrevoir une forte mobilisation. « On est un cran au-dessus », a d’ailleurs reconnu dès le début de journée sur franceinfo le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez. La mobilisation est « historique , plus forte que le 31 janvier », a carrément salué Laurent Berger, son homologue de la CFDT à la mi-journée.

Cela a commencé dès la levée du jour puisque les expéditions de carburants sont bloquées dans les sept raffineries du pays. Les risques de pénurie sont écartés à ce stade mais le caractère reconductible du mouvement laisse ce spectre exister pour les prochaines semaines. D’autres blocages, plus sporadiques ont eu lieu un peu partout en France comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article.

En fin de matinée, les premiers chiffres de grévistes ont commencé à être annoncés par les administrations. Si le premier syndicat d’enseignants (Snuipp-FSU) annonçait 60 % de grévistes dans le primaire, les chiffres du ministère sont nettement inférieurs. Il n’en reste pas moins, comme vous pouvez le voir dans le graphique ci-dessous, que la mobilisation est supérieure à ce qu’elle était lors de précédentes journées, avec un taux proche de la journée du 19 janvier. Un tiers des enseignants sont en grève, selon les services de Pap Ndiaye.

Même chose à la SNCF où le taux de gréviste atteint 39 % selon les syndicats, le 2e plus fort total depuis le début de la mobilisation.

Record de manifestants à Marseille

Et dans la rue ? En attendant le cortège parisien qui s’élancera en début d’après-midi avec les leaders syndicaux (dont Laurent Berger et Philippe Martinez), beaucoup des 300 rassemblements ont eu lieu dans la matinée. Le graphique ci-dessous présente l’évolution de la mobilisation dans des dizaines de grandes villes et villes moyennes. Et l’on constate la même chose que pour les grévistes dans l’éducation. L’affluence est conséquente au Havre, à Nice ou à Orléans. A Marseille, l’intersyndicale revendique 245 000 manifestants sur le Vieux Port, soit 40 000 de plus que le record du 31 janvier.

Objectif global : dépasser les 2 millions de manifestants, comme cela avait été le cas les 19 et 31 janvier et le 11 février.

À voir également sur Le HuffPost :

VIDÉO - Lycéens, actifs, futurs retraités... Ces manifestants expliquent pourquoi ils rejettent la réforme des retraites  

Réforme des retraites : Le monde de la culture a fini par s’en emparer

Grève du 7 mars : en 1995, les syndicats avaient mis la France à l’arrêt, voici comment