Grève du 13 janvier: Ces profs en colère ont manifesté pour la première fois
ÉDUCATION - Il aura fallu la crise du Covid-19 et la multiplication des protocoles sanitaires et des annonces pour pousser ces enseignants dans la rue pour la première fois.
Jeudi 13 janvier, un mouvement de grève et de manifestation de masse a fait défiler des milliers de profs et personnels éducatifs pour crier leur colère. Dans la foule, Le HuffPost est allé à la rencontre de ceux qui n’avaient jamais fait grève, qui n’avaient jamais manifesté auparavant dans leur carrière (voir la vidéo ci-dessus).
Parmi les raisons de leur mobilisation inhabituelle, la gestion de l’épidémie et “le mépris” du ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer arrivent en tête. Et s’ajoutent à cela, tous les dysfonctionnements que la crise sanitaire a exacerbés depuis deux ans.
“La situation est catastrophique et elle se dégrade, donc s’il y a une manifestation à faire, c’est maintenant”, témoigne Chloé, enseignante en Seine-et-Marne. “On avait conscience des inégalités mais c’est la première fois qu’on a vraiment un sentiment de révolte qu’on se dit: si on ne vient pas, on s’en voudra de ne pas être venus”, explique Dylan, surveillant à Sevran.
“C’est devenu insoutenable”
Les protocoles sanitaires sont devenus très compliqués à gérer. “C’est juste insoutenable d’aller à l’école la boule au ventre, en se demandant quand est-ce qu’on va devoir appeler tous les parents, pour qu’ils viennent chercher leurs enfants”, souligne Charlotte, institutrice en CE2.
La forme des annonces des différents changements de règles sanitaires a également convaincu certains de manifester. “On est sans cesse obligés de s’adapter, obligés de lire “Le Parisien” pour savoir ce qui va se passer demain à la rentrée...” sourit jaune Eddy, prof d’EPS à Sevran.
Carole, enseignante dans le Val-d’Oise, porte une pancarte où il est écrit: “Positifs au mépris”. “En plus d’être positifs au coronavirus pour beaucoup comme moi, qui ont attrapé le coronavirus à l’école, au collège, explique-t-elle, on a en plus le mépris de notre ministre auquel on doit faire face.”
Selon les premiers chiffres du ministère, plus d’un tiers des enseignants étaient en grève. Pour le SNUipp, principal syndicat dans les écoles maternelles et élémentaires, 75% des personnels sont en grève, et une école primaire sur deux était fermée. De son côté, le Snes-FSU, premier syndicat du second degré, annonçait quant à lui 62% de grévistes dans les collèges et lycées de l’Hexagone.
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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.