Grève à la SNCF pendant Noël : les syndicats ont-ils commis une erreur stratégique ?

Dans cet article, Adrien Borbély, professeur associé en négociation à l’EM Lyon, et Pauline de Becdelièvre, maître de conférences et enseignant-chercheur à l’École normale supérieure de Paris-Saclay – Université Paris-Saclay, passent en revue les avantages et les risques pour un syndicat à faire grève pendant les fêtes de fin d’année. La SNCF s’est vue contrainte d’annuler plus d’un tiers de ses trains les 23, 24 et 25 décembre à la suite d’un nouveau débrayage d’une partie des contrôleurs, qui réclamaient « une meilleure reconnaissance des spécificités de leur métier ». Soit des augmentations de salaire et des mesures liées à la gestion de leur carrière. Environ 200 000 personnes ont vu leur train annulé. Vendredi, l’ensemble des syndicats ont signé l’accord proposé par la direction de la SNCF et ont levé leur préavis de grève pour le week-end du Nouvel An.

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En dialogue social, peut-être plus que dans toute autre forme de négociation, plane sur les échanges le spectre d’un conflit ouvert. Les syndicats à l’attitude compétitive (parfois taxés de « révolutionnaires » telle la CGT, en contraste avec les syndicats dits « réformistes » comme la CFDT) n’hésitent pas à utiliser leur capacité d’organiser l’arrêt du travail pour tenter d’obtenir ce qu’ils exigent de leur hiérarchie.

Les experts Hubert Landier et Daniel Labbé  démontrent bien que, dans certains secteurs vitaux de l’économie (tels que les transports,...


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