Grèce : les salariés du tourisme débrayent

En plein coeur de la saison touristique, les salariés de l’hôtellerie et de la restauration débrayent en Grèce. Ils sont en grève pour protester contre la réforme du travail exigée par les créanciers internationaux d’Athènes. Des centaines de salariés se sont réunis dans le centre de la capitale pour s’opposer à la réforme du droit du travail qui prévoit notamment d’introduire davantage de flexibilité. “La croissance du tourisme avec 30 millions de visiteurs, qui est sensée bénéficier non seulement aux employeurs, mais aussi à nous et au pays, est un grand mensonge. Nous travaillons très dur et ils ne nous donnent rien. Notre salaire moyen est de seulement 420 euros dans tout le pays et ils nous disent qu’avec ces salaires, nous connaîtrons des jours meilleurs”, dénonce un syndicaliste de l’hôtellerie et de la restauration. Le tourisme représente 18 % du PIB et emploie 20% des salariés du pays. La réforme prévoit aussi d’abaisser le salaire minimum pour les jeunes et d’accorder moins d’importance aux accords de branche. “Les travailleurs ne bénéficient pas des dollars des touristes haut-de-gamme. Nous séjournons dans un bel hôtel et je suis sûr que le personnel n’aura pas grand chose de ce que nous payons”, estime un touriste américain. Le gouvernement de gauche avait été élu en promettant de protéger les droits des salariés. “Les employés du secteur touristique sont entrés en guerre pour 24 heures, mais la majorité des établissements hôteliers fonctionnent normalement. La peur des employés du secteur privé de perdre leurs emplois les empêche de prendre part à de telles manifestations”, commente notre correspondant à Athènes Giannis Giaginis.