En Grèce, après l’accident de train, une manifestation et des affrontements

Ce dimanche 5 mars, de violents heurts ont éclaté à Athènes en marge d’une manifestation visant à dénoncer la catastrophe ferroviaire qui a fait 57 victimes dans le nord du pays.

Devant le Parlement grec, en plein cœur d’Athènes, manifestants et forces de l’ordre s’affrontaient ce dimanche, alors que la polémique ne cesse d’enfler quant aux causes de la catastrophe de Larissa.

GRÈCE - Cinq jours après le drame, la fureur ne retombe pas. Ce dimanche 5 mars, de violents heurts ont opposé des policiers et des manifestants en face du Parlement grec à Athènes, en marge d’un rassemblement de protestation après la catastrophe ferroviaire en Grèce qui a fait 57 morts mardi soir.

Des manifestants ont mis le feu à des poubelles et lancé des cocktails Molotov et la police a répliqué avec des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes en plein centre de la capitale grecque, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Déjà des affrontements vendredi soir

Et ce, alors qu’une importante mobilisation avait eu lieu, les sources officielles évoquant quelque 12 000 manifestants. Ces protestataires, qui ont notamment brandi des pancartes « À bas les gouvernements assassins », ont répondu à l’appel des étudiants, des cheminots et des employés du secteur public alors que les trains et le métro sont en grève dans le pays.

Déjà, dans la soirée de vendredi, des affrontements avaient éclaté à Thessalonique et à Athènes après des rassemblements de protestation contre l’état des chemins fer grecs et la déliquescence du système ferroviaire ayant conduit au drame de Larissa.

  

Ce dimanche, un lâcher de ballons noirs a également eu lieu sur la place Syntagma, le cœur de l’Athènes moderne puisqu’elle abrite le Parlement, en mémoire des dizaines de victimes de la collision frontale entre un train de voyageurs reliant Athènes à Thessalonique, dans le nord, et un convoi de marchandises mardi 28 février au soir.

Ce drame qui bouleverse tout le pays, a ainsi suscité une immense colère face aux négligences et lacunes dans les chemins de fer révélées avec cet accident. La vétusté du réseau ferré, divers problèmes dans le système de signalisation et de sécurité sur les chemins de fer ont été pointés du doigt alors que le chef de la gare de Larissa, la ville la plus proche de l’accident, a reconnu sa responsabilité.

Les excuses du Premier ministre

« Nous ressentons une rage immense », a expliqué à l’AFP Michalis Hasiotis, président du syndicat des experts comptables qui se sont joints au cortège. « L’appât du gain, le manque de mesures prises pour la protection des passagers a conduit à la pire tragédie ferroviaire dans notre pays ».

Plus tôt ce dimanche, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis avait d’ailleurs demandé pardon aux familles des victimes dans une adresse solennelle. « En tant que Premier ministre, je dois à tous, mais surtout aux proches des victimes, (de demander) pardon », a-t-il écrit dans un message adressé aux Grecs et publié notamment sur son compte Facebook. « Dans la Grèce de 2023, il n’est pas possible que deux trains circulent en sens inverse sur une même ligne et que personne ne le remarque. » Et le dirigeant conservateur d’insister : « Nous ne pouvons pas, ne voulons pas et ne devons pas nous cacher derrière l’erreur humaine » imputée au chef de gare.

Une adresse au pays qui intervenait alors au moment même où, à Thessalonique, la deuxième ville du pays où vivaient de nombreuses victimes, des cocktails Molotov ont de nouveau été lancés contre un peloton de la police anti-émeutes, a rapporté l’agence grecque ANA.

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