Grâce à la sécheresse, vers une récolte de sel « record » en France

Alors que la chaleur et la sécheresse sévissent depuis des semaines, causant restrictions d’eau et feux de forêt, la filière du sel profite de conditions idéales.

SÉCHERESSE - « On voit les tas de sel grossir. On n’a pas les dollars qui s’affichent dans les yeux mais presque... » Erwan Rivalant, producteur de sel de Guérande dans l’ouest de la France, est « content » car comme les autres paludiers, les conditions météorologiques de cet été 2022 lui permettent d’enregistrer une récolte « record ».

« Pour faire du sel, il faut du vent, le soleil, la chaleur et de l’eau de mer, donc tous les éléments sont là pour qu’on puisse continuer », poursuit Erwan Rivalant, pieds nus et chemise blanche devant ses monticules de sel ramassés à la brouette. « Notre ennemi, c’est la pluie, le froid, les nuages (...) Tant qu’on produit, on est content. Après, physiquement et mentalement, ça peut être des fois un peu compliqué », tempère le paludier qui protège ses yeux bleus derrière d’épaisses lunettes noires et travaille de l’aube au couchant depuis plusieurs mois.

Des conditions de récolte éprouvantes

La météo actuelle « qui peut faire le malheur des uns, ou de beaucoup, fait le bonheur d’une filière conditionnée par les éléments naturels », reconnaît Laurent Boulo, espérant malgré tout l’arrivée de la pluie pour avoir du répit après avoir « perdu 5 kilos » à force de travail physique depuis le début de la saison.

Pour son confrère Laurent Boulo, membre de la coopérative « Le Guérandais », l’été 2022 s’apparente à un « marathon dont on ne voit pas la ligne d’arrivée ». Les vagues de canicule ont permis aux paludiers (producteurs installés au nord de la Loire) et aux sauniers (au sud) de produire beaucoup de sel depuis le printemps dernier, mais l’absence de précipitations les épuise, car c’est pendant les jours de pluie estivale qu’ils ont la possibilité de se reposer.

Si les paludiers sont fatigués, ils sont aussi rassurés de savoir que leur production est garantie pour l’année et qu’ils peuvent stocker des quantités de sel pour compenser d’éventuelles mauvaises récoltes, en cas de météo défavorable en 2023 ou 2024.

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