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La fermeture des bars de Marseille repoussée à dimanche, selon Muselier

LA FERMETURE DES BARS DE MARSEILLE REPOUSSÉE À DIMANCHE, SELON MUSELIER

par Noémie Olive

MARSEILLE (Reuters) - La fermeture des bars et restaurants de la métropole d'Aix-Marseille a été repoussée de 24 heures, à dimanche soir, afin de permettre aux établissements d'écouler leurs stocks, a annoncé vendredi le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

A l'issue d'une réunion à Marseille avec le ministre de la Santé Olivier Véran et le ministre délégué aux PME Alain Griset, Renaud Muselier a également annoncé que cette mesure de fermeture, prise dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus, serait réévaluée dans sept jours.

Plusieurs centaines de restaurateurs et de propriétaires de bars se sont rassemblés vendredi matin devant le tribunal de commerce de Marseille pour protester contre la décision du gouvernement, annoncée mercredi soir par Olivier Véran.

Tous les bars et les restaurants de la métropole d'Aix-Marseille, classée depuis mercredi en zone d'alerte maximale, devaient initialement fermer samedi pour quinze jours.

La décision a suscité l'incompréhension, voire la colère à Marseille, où les élus locaux ont réclamé en vain un report de dix jours avant l'entrée en vigueur de ces mesures.

"Il faut arrêter de croire que cette décision ne va pénaliser que le restaurateur derrière son comptoir. C'est tout le secteur qui est en crise - les fournisseurs, l'événementiel, les discothèques... Nous ne mourrons pas en silence !", a déclaré le restaurateur Bernard Marty, interrogé par Reuters.

Dans la journée, Renaud Muselier, le président Les Républicains de la région Provence-Alpes-Côte-Azur, avait décidé de déposer un recours en référé au tribunal administratif de Marseille.

Le gouvernement a quant à lui annoncé un renforcement de son dispositif de soutien aux entreprises visées par les fermetures.

Le fonds de solidarité mis en place depuis la crise sanitaire prendra en charge jusqu'à 10.000 euros sur un mois la perte de chiffre d’affaires par rapport à 2019 pendant la durée de fermeture, contre 1.500 euros auparavant, a déclaré le ministère de l'Economie, des Finances et de la Relance. L'activité partielle sera également prise en charge à 100% et les charges sociales seront annulées pendant la clôture des établissements.

"DIFFICILE MAIS INDISPENSABLE"

La Confédération des PME a estimé dans un communiqué diffusé vendredi que les "aides sont clairement insuffisantes et ne peuvent suffire à couvrir l’ensemble des pertes économiques engendrées".

"L’enjeu est aujourd’hui celui de la survie de très nombreuses entreprises confrontées à des difficultés sans précédent et dans l’impossibilité de prévoir l’avenir de leur activité à court et moyen terme", a-t-elle ajouté.

Elisabeth Borne, ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion, a quant à elle parlé d'une décision "difficile mais indispensable".

"Il faut agir maintenant pour éviter de se retrouver dans la situation du mois de mars", a-t-elle déclaré sur CNews, soulignant que Marseille était à "cinq fois le taux d'alerte".

"L'objectif, c'est évidemment qu'on puisse couvrir leurs charges fixes et qu'ils ne soient pas mis en difficulté", a-t-elle ajouté.

(Avec Henri-Pierre André, édité par Jean-Stéphane Brosse)