Gouvernement: Michel Barnier a transmis une liste de noms "finalisée" à Emmanuel Macron

Bientôt le bout du tunnel? Ce vendredi 20 septembre, Michel Barnier a transmis "l'architecture et la composition finalisées" de son gouvernement à Emmanuel Macron, a fait savoir l'entourage du Premier ministre à BFMTV, alors que certains noms de potentiels ministres marqués très à droite suscitaient l'inquiétude dans le camp présidentiel et l'ire de la gauche.

Toujours selon l'entourage de Michel Barnier, le chef de l'État et le Premier ministre "devraient" s'entretenir dans la soirée par téléphone. Sollicité par l'Agence France presse, l'Élysée n'a pas confirmé cet entretien.

Matignon avait indiqué un peu plus tôt que Michel Barnier espérait toujours présenter "avant dimanche" la composition de son équipe après de "derniers ajustements".

"Pleine liberté" dans la composition du gouvernement

Jeudi soir, Michel Barnier avait remis à Emmanuel Macron une première liste de 38 ministres, dont 16 de plein exercice, parmi lesquels dix du camp présidentiel (Ensemble pour la République, Horizons, MoDem) et trois Républicains (LR).

La liste proposée par Michel Barnier comprenait notamment le nom de Bruno Retailleau à l'Intérieur ou encore celui de Laurence Garnier à la Famille, qui s'était opposée au mariage homosexuel et à la constitutionnalisation de l'IVG. Des noms qui génèrent des remous chez les macronistes.

Selon nos informations, Emmanuel Macron a demandé à ce que le nom de la sénatrice LR n'apparaisse pas sur la liste finale des membres du futur exécutif. Mais en déplacement à Chartres ce vendredi, le président de la République a assuré que Michel Barnier avait "pleine liberté" pour composer son gouvernement.

"Il le fait avec beaucoup d'engagement", a jugé le chef de l'État.

Emmanuel Macron n'a d'ailleurs pas manqué de rappeler qu'il était dans "l'intérêt collectif" d'aider Michel Barnier "à réussir". "Il est important que tous les groupes politiques, avec engagement, sens des responsabilités, aident (Michel Barnier) à former un gouvernement", a encore avancé le président de la République.

Après des discussions qui ont duré une partie de l'après-midi, les députés Modem ont fait prévaloir l'esprit de "responsabilité", d'après les déclarations d'un participant à BFMTV, assurant que leur parti fera finalement bien partie du gouvernement de Michel Barnier.

Le ministre MoDem démissionnaire des Affaires européennes Jean-Noël Barrot a été proposé pour les Affaires étrangères. Geneviève Darrieussecq est elle envisagée à la Santé.

Les macronistes en force

Le ministère de l'Économie pourrait être composé d'un duo de députés macronistes, avec Antoine Armand et Mathieu Lefèvre. Le nom de Laurent Saint-Martin est également envisagé.

La députée du Nord Violette Spillebout pourrait faire son entrée au ministère de l'Éducation nationale pour remplacer Nicole Belloubet. Cette proche de Gérald Darmanin a longtemps travaillé avec Martine Aubry avant de rejoindre la macronie en 2018.

Parmi les ministres sortants, Catherine Vautrin, ex-LR, passerait du Travail à un large portefeuille des Territoires tandis qu'Agnès Pannier-Runacher, issue de "l'aile gauche de la macronie", quitterait l'Agriculture pour l'Écologie.

De son côté, Laurent Wauquiez, le patron des députés LR qui nourrit des ambitions élyséennes, avait pris les devants ce jeudi en annonçant qu'il renonçait à entrer au gouvernement au poste de ministre des Finances.

Pas d'augmentation des impôts

Alors qu'il peine à trouver des personnalités de gauche, auprès desquelles il a essuyé plusieurs refus, seul un divers gauche figurerait parmi ces ministres de plein exercice. Le nom de Didier Migaud, actuel président de la HATVP et issu du Parti socialiste, circule pour la Justice.

Il pourrait avoir à ses côtés la députée Naïma Moutchou, qui serait une des deux ministres du parti Horizons d'Edouard Philippe avec le député Paul Christophe aux Affaires sociales.

Pour tenter de rassurer ses potentiels partenaires, Michel Barnier a affirmé qu'il n'augmenterait pas les impôts pour les classes moyennes, une décision qui a satisfait l'ex-Premier ministre Gabriel Attal, le chef de file des députés EPR, qui avait fixé cette condition pour participer au gouvernement.

Article original publié sur BFMTV.com