Gouvernement de Michel Barnier : l’absence d’un ministère dédié au Handicap ne passe pas inaperçue

POLITIQUE - Avec le succès des Jeux paralympiques, la question du handicap et de l’accessibilité semblait avoir pris de l’importance. Même aux yeux de l’Élysée, qui a promis pendant de longues semaines vouloir agir pour rendre le handicap plus visible, le sujet semblait sortir des ornières. Mais voilà que deux semaines après la cérémonie de clôture, l’annonce du nouveau gouvernement de Michel Barnier a fait l’effet d’une bombe : aucun ministre ni même aucun ministre délégué ou secrétaire d’État ne comporte le handicap dans son intitulé.

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Une absence qui a rapidement fait réagit les premiers concernés. « Le handicap, déjà difficilement visible, est aujourd’hui complètement effacé des priorités gouvernementales. Le mot “handicap” a disparu. Pendant les Jeux, on nous parlait de changer le regard, mais ces promesses, que nous étions peu nombreux à croire, se sont envolées dès que les projecteurs se sont éteints », s’est agacé l’ancien vice-président du Conseil national consultatif des personnes handicapées Florian Deygas.

« On nous parlait d’un héritage des Jeux paralympiques, il aura vite été enterré », s’est aussi ému le Collectif handicaps, qui regroupe 54 associations. Le militant Ghyslain Morvan, engagé sur les questions d’inclusion, estime que « c’est une gifle pour toutes les personnes concernées ». « Le handicap ne peut plus être ignoré, c’est une question de droits humains », juge-t-il.

Paul Christophe sera le ministre en charge

L’inquiétude ne concerne pas que les associations. Le premier adjoint socialiste à la mairie de Paris Patrick Bloche dénonce « une faute politique impardonnable ». L’ancienne secrétaire d’État Sophie Cluzel, elle-même en charge du dossier entre 2017 et 2022, y est allée d’un message plus sibyllin quoiqu’allant dans le même sens : « Je compte sur Paul Christophe pour que l’absence d’un ministère dédié ne soit pas le signe d’un désintérêt à l’issu de Jeux paralympiques si réussis ».

Car de fait, si le handicap n’apparaît dans aucun ministère, c’est le ministre des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Égalité entre les femmes et les hommes Paul Christophe qui en aura la charge. Et le nouveau ministre a d’ailleurs rapidement tenu à faire passer le message pour rassurer. « J’ai toujours eu à cœur de défendre les droits fondamentaux des personnes handicapées et une société plus inclusive. Ce n’est pas demain que cela va changer. Je m’y engage désormais comme ministre », a dû se justifier ce député Horizons du Nord, ancien président de la commission des Affaires sociales à l’Assemblée.

L’an dernier, il avait fait voter une proposition de loi sur l’accompagnement des parents d’enfants malades et handicapés. Paul Christophe a aussi été rapporteur d’un texte qui visait à favoriser le repérage et l’accompagnement des troubles du neuro-développement (TND), dont l’autisme. Il n’en reste pas moins que d’un point de vue symbolique, la disparition pure et simple de toute référence au handicap dans les intitulés ne fait pas que des heureux.

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