Gouvernement de Michel Barnier : Gérald Darmanin et Prisca Thevenot n’en seront pas

Le gouvernement Barnier n’est pas encore officiel. Mais quatre ministres de Gabriel Attal ont déjà fait leurs valises pour d’autres horizons, entre l’Assemblée, la Suisse et Bruxelles.

POLTIQUE - Le gouvernement Barnier est toujours dans ses « derniers ajustements » mais eux ont déjà fait leurs cartons. Eux, ce sont Gérald Darmanin, désormais ex-ministre de l’Intérieur et Prisca Thevenot, ex-porte-parole du gouvernement Attal qui ont annoncé ce vendredi 20 septembre ne pas participer à la future équipe ministérielle.

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C’est sur X que Gérald Darmanin a acté son départ dans la matinée. Le locataire de Beauvau, qui briguait les Affaires Étrangères, a fait monter la pression sur Michel Barnier dans les derniers jours de tractations, en propageant des rumeurs sur l’option d’une hausse des impôts étudiée par le Premier ministre et en affirmant qu’il refuserait d’intégrer un gouvernement sur cette ligne. Cette fronde lui aurait-elle coûté son maintien au sein du gouvernement ? Selon les propositions faites par le Premier ministre au chef de l’État, le portefeuille de l’Intérieur devrait revenir au chef des sénateurs LR Bruno Retailleau, figure d’une droite très conservatrice.

Le ministre de l’Intérieur sortant a remercié le président de la République de lui avoir « donné les moyens, budgétaires et politiques » de soutenir les multiples réformes qu’il a portées pendant ses quatre années place Beauvau. « Malgré les tempêtes, du Covid aux attentats, en passant par les émeutes de l’été 2023, nous avons ensemble transformé profondément cette magnifique administration par plusieurs réformes que beaucoup jugeaient impossible de mener à bien », écrit dans une lettre adressée aux agents du ministère.

Gérald Darmanin peut se féliciter d’avoir obtenu une augmentation de 15 milliards pour son ministère, en partie consacrée à la revalorisation des carrières des forces de l’ordre et à la création de 8 500 postes. Mais politiquement, son échec sur la loi immigration - passée par 49.3 faute d’une majorité certaine à l’Assemblée - l’a considérablement affaibli.

Avant lui, c’est son ancien collègue à Bercy Bruno Le Maire qui a fait ses valises. Dès le 12 septembre, le ministre de l’Économie en poste depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron a annoncé retourner « à sa première vocation : l’enseignement ». Il le fera en Suisse, notamment au sein de l’université de Lausanne qui lui a réservé un accueil pas tout à fait dépolitisé.

Autre ministre du gouvernement Attal à ne pas reprendre du service : la porte-parole Prisca Thevenot. « Je ne ferai pas partie de cette équipe gouvernementale », a-t-elle officialisé sur LCI ce vendredi. Elle a assuré avoir fait savoir à Emmanuel Macron et Gabriel Attal qu’elle n’était pas particulièrement intéressée par un poste « parce que j’estime que j’ai eu la chance pendant plus d’un an être ministre (...) et que je fais partie d’une famille politique avec plein de talents et je pense qu’il est aussi bien qu’on puisse renouveler certains visages », a expliqué celle qui est par ailleurs députée des Hauts-de-Seine.

Enfin, un quatrième personnage du gouvernement Attal a aussi fait ses valises, pour les poser à Bruxelles : l’ex-chef du Quai d’Orsay Stéphane Séjourné désormais commissaire européen à la place de Thierry Breton.

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