Gouvernement : mariage pour tous, IVG... Levée de boucliers devant les positions de Laurence Garnier, pressentie à la Famille

Ancienne de La Manif pour Tous, la sénatrice Les Républicains (LR) de Loire-Atlantique s'est opposée à la constitutionnalisation de l'IVG en 2024 et à l'interdiction des thérapies de conversion en 2021. Elle a malgré tout été proposée ce jeudi 19 septembre par Michel Barnier à Emmanuel Macron pour devenir ministre des Familles.

Des positions qui ne passent pas jusqu'au sein du camp présidentiel. Après le tollé provoqué par le nom de Catherine Vautrin pour Matignon en 2022, c'est le nom de Laurence Garnier qui est critiqué ce jeudi 19 septembre par la gauche et une partie du bloc central.

La sénatrice Les Républicains de Loire-Atlantique pourrait devenir ministre des Familles. Selon nos informations, son nom a été proposé par Michel Barnier à Emmanuel Macron. Mais le profil de cette femme de 46 ans scandalise les formations du Nouveau Front populaire (NFP) et inquiète une partie des macronistes.

Plusieurs de ses votes ont été exhumés ces dernières heures. Au Sénat, Laurence Garnier s'est opposée à la constitutionnalisation de l'IVG en 2024 et à l'interdiction des thérapies de conversion en 2021. En 2016, celle qui était à l'époque élue à la région Les Pays de la Loire s'était opposée au financement d'un festival de cinéma LGBT, arguant qu'il faisait la "promotion de la GPA".

La même année, elle s'était opposée à une campagne anti-SIDA dans laquelle on voyait des couples gays s'embrasser.

En 2014, alors qu'elle faisait campagne lors des élections municipales à Nantes, Laurence Garnier était décrite comme une "fervente anti-mariage pour tous" par l'hebdomadaire Le Point.

"Elle s'est investie fortement dans la Manif pour tous et a noué des accords de liste avec, en plus de l'UDI, le Parti chrétien-démocrate de Christine Boutin et le Mouvement pour la France fondé par Philippe de Villiers", racontaient nos confrères.

Proposé par Michel Barnier à Emmanuel Macron, son nom a fait bondir la gauche. "J'ai plus les mots. Juste une folle colère", écrit sur X la députée européenne Manon Aubry.

"Les Français n'ont pas voté contre la constitutionnalisation de l’IVG, contre le mariage pour tous, contre l’interdiction des thérapies de conversion. Laurence Garnier ministre de la famille serait une trahison de plus du vote des Françaises et des Français", plaide le député socialiste de Nantes Karim Benbrahim.

Plusieurs profils de la droite conservatrice, aux votes similaires, ont été proposés par Michel Barnier à Emmanuel Macron, comme Bruno Retailleau à l'Intérieur ou Patrick Hetzel à l'Enseignement supérieur. Mais la nomination de Laurence Garnier à la Famille incarnerait une rupture supplémentaire: elle succéderait à Sarah El Haïry, ministre ouvertement lesbienne et qui attend son premier enfant né d'une PMA.

"On va laisser passer la nuit, il ne faut pas réagir à chaud. Mais l'équilibre [demandé par le Modem] est très loin du compte. On se sent très éloignés de Garnier, de Retailleau à l'Intérieur. Pour l'instant on est dans le trouble", indiquait un député Modem à BFMTV ce jeudi 19 septembre.

"J'ai mal à ma France. Je ne me suis pas engagé pour ça. Je vomis depuis trois heures", lançait même un parlementaire Renaissance.

Des "vérifications déontologiques habituelles" vont être menées par les services de Matignon dans les prochaines heures, d'ici la présentation du gouvernement "avant dimanche". Face à une levée de boucliers en interne, la liste proposée par Michel Barnier pourra-t-elle évoluer?

La Constitution est claire: c'est le président de la République qui, sous proposition du Premier ministre, nomme les membres du gouvernement. Mais deux semaines après son arrivée à Matignon, l'ancien commissaire européen pourrait perdre patience face à un refus du locataire de l'Elysée. De là à claquer la porte? "Ce serait "le début des emmerdes sévères", glissait à BFMTV un cadre du bloc central cette semaine.

Article original publié sur BFMTV.com