Gouvernement : François Bayrou veut mettre les partis hors-jeu et presse Emmanuel Macron d’agir

Le président du MoDem, François Bayrou, photographié le 25 juin, avant le premier tour des élections législatives anticipées (illustration) 
FRED TANNEAU / AFP Le président du MoDem, François Bayrou, photographié le 25 juin, avant le premier tour des élections législatives anticipées (illustration)

POLITIQUE - Faire de la politique, mais sans les partis. Et c’est François Bayrou, président du MoDem depuis 17 ans, qui le dit. Dans une interview accordée au Figaro ce dimanche 18 août, le Haut-commissaire au Plan presse le chef de l’État de nommer un gouvernement après la (longue) trêve qui a suivi les élections législatives anticipées.

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« Dans les heures graves, quand on risque de voir les institutions paralysées, c’est au président de la République de prendre l’initiative », estime le maire de Pau alors qu’Emmanuel Macron a convoqué les chefs de parti à l’Elysée le 23 août. L’ancien ministre qui plaide pour une « équipe de rassemblement » pour gouverner le pays évite cependant de suggérer des noms

Mais il imagine donc un gouvernement imperméable aux intrigues des formations politiques. « Ses membres doivent être représentatifs non pas des appareils de partis, mais des grandes sensibilités du pays. Des personnalités qui se respectent entre elles et suffisamment expérimentées pour que le pays profond puisse se dire : “Dans ce bazar, à ceux-là au moins on peut essayer de faire confiance” », esquisse-t-il, tout en croquant le portrait-robot des vieux routiers de la vie politique.

L’option Castets jugée « baroque »

« Un gouvernement large et central avec des femmes et hommes d’expérience, de sensibilité compatible, réformistes, de gauche, du centre et de droite, républicains, hors extrêmes », énumère-t-il. Soit l’inverse de ce réclame le Nouveau Front populaire, qui continue de revendiquer la victoire aux législatives et de réclamer la nomination d’une Première ministre issue de ses rangs : Lucie Castets.

Un scénario balayé d’un revers de main par ce ténor macroniste (comme tous les autres avant lui). « Leur présentation est tendancieuse ! 193 députés, ce n’est pas une majorité, cela fait à peine un tiers des sièges », tacle François Bayrou, qui juge que « la désignation pour diriger le gouvernement de Mme Castets, sans aucune expérience de quelque responsabilité politique que ce soit, ni électorale, ni gouvernementale, ni exécutive, apparaît baroque et dangereuse aux yeux d’une immense majorité de Français ».

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