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Le gouvernement craint la "fracture entre vaccinés et non-vaccinés" en cas de nouvelles restrictions

Les personnes rétives ou hésitantes face au vaccin sont de plus en plus difficiles à convaincre, tandis que le variant Delta monte en puissance en France. Ce jeudi matin, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a mis en garde contre une division des Français en cas de retour des restrictions.

Mis à part les gestes barrières - et la réouverture des discothèques qui attendra encore une semaine -, le mercredi 30 juin a levé les dernières restrictions imposées pour lutter contre le Covid-19. Concomitamment, après des semaines de fléchissement, le ministre de la Santé Olivier Véran s'est réjoui de la relance de la prise de rendez-vous pour se voir administrer des doses de vaccin. Mais les bonnes nouvelles durent peu en politique, a fortiori dans un contexte de crise sanitaire.

D'autant que le variant Delta bouscule la détente mondiale, en allumant de nouvelles mèches dans des pays qui se pensaient sorties de l'ornière, comme le Royaume-Uni par exemple. Il ne reste pas non plus sans effet en France, et des foyers se sont déclaré. Mercredi, sur notre plateau, l'épidémiologiste, Arnaud Fontanet, a prévenu: "À la rentrée, en septembre-octobre, on aura une augmentation du nombre de cas".

Or, on connaît la musique: si cette augmentation se traduit par une tension hospitalière, elle se traduira par le retour des restrictions. Ce jeudi matin, le gouvernement paraît s'inquiéter d'une telle perspective, car elle promet d'opposer les Français entre eux, dans une certaine mesure, autour de la question du vaccin.

"Je crains une forme de fracture entre ceux qui auront été vaccinés et ceux qui n’auront pas voulu se faire vacciner, c'est certain", a d'ailleurs approuvé Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement sur LCI. " Qu’est-ce qu’on constate dans les pays où il y a une reprise épidémique forte, une quatrième vague? Majoritairement, les personnes contaminées sont celles qui n’étaient pas vaccinées", a-t-il étayé.

Dvision sociale... et colère fiscale?

"C’est vrai que si les Français qui ont fait le choix de se faire vacciner devaient avoir une perspective de nouvelles restrictions parce que l’épidémie repart chez des personnes qui, elles, n’ont pas voulu se faire vacciner, en termes de cohésion des Français, je pense que ça peut créer des difficultés", a-t-il encore posé.

L'entretien que le porte-parole du gouvernement a accordé aux Echos ce jeudi montre que cette division sociétale pourrait se doubler d'une colère fiscale: "Ceux qui sont vaccinés n'accepteront pas longtemps, non plus, que leurs impôts paient les tests de personnes qui veulent aller en discothèque mais pas se faire vacciner".

L'épineuse question des soignants

Le nœud du problème repose parfois dans les hôpitaux et les Ehpad. Les soignants qui ne ménagent pas leurs efforts pour protéger les populations les plus vulnérables s'y révèlent parfois insuffisamment vaccinés eux-mêmes. La possibilité de rendre le vaccin obligatoire pour les soignants est explicitement sur la table et pourrait même être annoncée avant septembre.

"Nous avons fait jusqu'à maintenant le choix de la conviction plutôt que de la coercition, mais cela pourrait évoluer. On ne peut accepter aucune prise de risque pour les résidents des Ehpad liée à des soignants non vaccinés", a indiqué Gabriel Attal aux Echos.

Olivier Véran, invité mardi de France Info, a noté que le vaccin contre le Covid-19 n'était obligatoire "nulle part" dans le monde, soulignant qu'il avait en revanche envoyé un nouveau courrier aux directeurs d'établissements de soin pour les pousser à intensifier la campagne de vaccination au sein de leur personnel. Le ministre avait toutefois fixé une ligne blanche le 17 juin sur notre plateau: "Si d’ici la fin de l’été ça ne devait pas s’améliorer, alors oui, nous rendrons l’obligation vaccinale obligatoire pour ces publics particuliers".

Article original publié sur BFMTV.com

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