Gouvernement Barnier : Salima Saa, secrétaire d’État à l’égalité, trouvait l’existence de ce ministère « ridicule » en 2012
POLITIQUE - Les archives ont la peau dure. À peine arrivée à la tête du nouveau secrétariat d’État à l’égalité entre les femmes et les hommes, Salima Saa voit déjà d’anciennes prises de position émerger sur les réseaux sociaux. Et elles ne sont pas tout à fait en accord avec sa nouvelle prise de fonction au sein du gouvernement de Michel Barnier dévoilé ce samedi 21 septembre.
Michel Barnier promet de « faire au mieux » malgré un mandat qu’il sait « fragile »
Celle qui succède à Aurore Bergé s’était en effet prononcée, il y a quatorze ans, en défaveur de la création d’un ministère des droits des femmes. Alors présidente de l’Acsé (Agence pour la cohésion sociale et l’égalité des chances) et porte-parole adjointe de la campagne de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle de 2012, elle avait déclaré, selon un article de Slate paru à l’époque : « On est à l’écoute des femmes plus que des militantes. Un ministère des droits des femmes, je trouve ça ridicule en 2012, pas moderne ! »
On n'y croit pas. Une sortie en 2012 de Salima Saa, Secrétaire d'état aux droits des femmes." On est à l'écoute des femmes + que des militantes.Un ministère des droits des femmes, je trouve cela ridicule en 2012. C'est ds Slate le 16 mars 2012.On s'étouffe ! #GouvernementBarnier pic.twitter.com/AzrFR0GxeC
— Coll. Droits Femmes (@coldroitsfemmes) September 22, 2024
Un secrétariat d’État sous tutelle d’un ministre
Déterrée par des militantes féministes, parmi lesquelles l’adjointe à la mairie de Paris pour l’égalité femmes hommes Hélène Bidard, la petite phrase de Salima Saa n’est pas passée inaperçue. D’autant que même le secrétariat d’État à la tête duquel elle vient d’être nommée, au sein du très droitier gouvernement Barnier, semble poser question.
Salima Saa en 2012 : « Un ministère des droits des femmes, je trouve ça ridicule, pas moderne ! ».
Salima Saa en 2024 « nommée secrétaire d'État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes ».
Vive le progrès. #GouvernementBarnier pic.twitter.com/wTTchIdYU5— Hélène Bidard (@Helenebidard) September 22, 2024
De fait, l’annonce du gouvernement montre une forme de rétrogradation de l’égalité entre les femmes et les hommes. Pour la première fois depuis 2017, et contrairement au poste confié il y a sept ans à Marlène Schiappa, celui occupé par Salima Saa est placé non pas sous la tutelle directe du Premier Ministre, mais sous celle de Paul Christophe, nouveau ministre des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Égalité entre les hommes et les femmes. Un homme, donc, ce qui n’a pas manqué de faire grincer des dents les militantes féministes.
La "grande cause nationale", qui n'en aura jamais été une, est rétrogradée au rang de Secrétariat d'Etat.
Avec à sa tête, Salima Saa, ancienne candidate UMP.
Et sous un homme ministre des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Egalité f-h (rien que ça) !https://t.co/UGbcCTUHT3— Anaïs Delaunay (@ana_dln) September 22, 2024
#droitisation Cerise sur le gâteau : plus de ministère des droits des femmes mais une secrétaire d'Etat dependant d'un ministre, cette fois un homme ! Exit #Barnier réac. Bravo @EmmanuelMacron, quel sens de l'intérêt commun, c'est beau,
c'est noble...https://t.co/e2JDuIIMOA— Sylvia Duverger (@SylviaDuverger) September 23, 2024
L’arrivée de Salima Saa suscite d’autant plus la méfiance qu’ « aucune mention d’une éventuelle expérience ou d’un engagement » en faveur des droits des femmes ne figure sur son profil LinkedIn, précise Libération. « Les chantiers sont nombreux, on attend une feuille de route et des moyens ambitieux », rappelle sur X l’ex-députée Albane Gaillot.
L’égalité F/H ex future ex grande cause du quinquennat est reléguée à un secrétariat d’état et bien loin dans le rang protocolaire.
Les chantiers sont nombreux, on attend une feuille de route et des moyens ambitieux #SalimaSaa @SolidariteFemme @CIDFF_ @leplanning https://t.co/s1BU6hgoIV— Albane Gaillot (@AlbaneGaillot) September 22, 2024
Parmi eux, la relance de la mission parlementaire sur la soumission chimique, confiée en mars dernier à la députée du MoDem Sandrine Josso, et mise à l’arrêt depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en juin. Sur X, cette dernière a aussi fait part de son « inquiétude » quant à la place qu’occupera l’égalité femmes-hommes au sein du nouveau gouvernement.
♀️♂️Je suis très inquiète pour l'égalité femmes-hommes concernant ce nouveau gouvernement, nous passons d'une ministre déléguée à une secrétaire d'état
En plein procès de Mazan, c'est un recul !#GiselePelicot
Soutien à toutes les victimes de VSS— Sandrine JOSSO🐝🌍 (@sandrinejossoan) September 22, 2024
« En plein procès de Mazan, c’est un recul ! », estime Sandrine Josso, par ailleurs porte-parole de l’association #MendorsPas. Pour l’heure, Salima Saa n’a pas encore précisé les dossiers prioritaires de son secrétariat d’État.
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