Gouvernement Barnier : Le MoDem tente de calmer les ardeurs des Républicains

Marc Fesneau photographié à Matignon le 31 juillet (illustration)
LUDOVIC MARIN / AFP Marc Fesneau photographié à Matignon le 31 juillet (illustration)

POLITIQUE - C’est ce qu’on appelle un coup de pression. Ce dimanche 15 septembre, alors que le Premier ministre Michel Barnier s’attelle à composer son équipe gouvernementale, le ministre démissionnaire de l’Agriculture Marc Fesneau, par ailleurs président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale, prévient ses homologues LR qu’ils feraient mieux d’avoir des prétentions raisonnables.

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« Quand on n’a que 47 députés, on ne peut pas imposer sa politique », prévient le député du Loir-et-Cher dans une interview accordée à La Tribune Dimanche, alors que plusieurs noms circulent pour occuper des portefeuilles régaliens, comme Laurent Wauquiez ou Bruno Retailleau, tandis que la secrétaire générale des Républicains, Annie Genevard, est annoncée avec insistance du côté de l’Éducation nationale.

« Il faut un équilibre gouvernemental qui tienne compte de la réalité de l’Assemblée nationale. Or LR, avec ses 47 députés, est en train de se comporter de la même manière que le Nouveau Front populaire qui, cet été, estimait qu’il pouvait imposer sa politique même s’il ne disposait que de 193 voix », juge Marc Fesneau, appelant les parlementaires LR à se montrer « lucides » et « responsables ».

« Ni quota ni domaine réservé »

Et l’élu centriste d’enfoncer le clou : « Ils n’ont pas les moyens de la politique qu’ils appellent de leurs vœux. Si les Français avaient voulu avoir une politique de droite, ils auraient élu 289 députés LR. Force est de constater qu’ils ne l’ont pas fait ». Un avertissement qui intervient alors que plusieurs députés de l’ex-majorité expriment à haute voix leur scepticisme quant à la politique qui pourra être menée par Michel Barnier.

Manifestement, Marc Fesneau n’est pas le seul dans sa famille politique à vouloir calmer les ardeurs des troupes de Laurent Wauquiez. « Nous avons, tous, besoin de nous respecter et de nous d’écouter », a réagi Cyrille Isaac-Sibille, député Modem du Rhône. « Ni la Droite républicaine ni son projet n’ont gagné les élections. Il n’y a donc ni quota ni “domaine réservé” qui vaille pour les Républicains », abonde dans le JDD, Jean-Noël Barrot, vice-président du MoDem et président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale.

« Pour garantir l’équilibre du nouveau gouvernement et lui assurer stabilité et longévité, le poids de ce courant politique ne saurait excéder celui de son groupe à l’Assemblée nationale », avertit-il également, estimant qu’un gouvernement « qui ferait l’impasse sur le centre serait condamné à l’échec ». Des sorties aux airs d’offensive coordonnée qui ne vont pas faciliter la tâche de Michel Barnier, alors que la droite conditionne son soutien à l’instauration d’une « rupture » avec le macronisme. Le tout en lorgnant ostensiblement sur les ministères de l’Intérieur, de la Justice, de l’Éducation nationale et de l’Économie.

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