Gouvernement Barnier: pour Marc Fesneau, le groupe LR "ne peut pas imposer sa politique"

"Quand on n'a que 47 députés, on ne peut pas imposer sa politique", prévient le président du groupe centriste Modem à l'Assemblée Marc Fesneau à l'adresse des Républicains (LR), prêts à entrer au gouvernement de Michel Barnier.

Les LR ont approuvé jeudi le principe d'une participation au gouvernement que doit composer Michel Barnier, membre de leur parti, nommé à Matignon par Emmanuel Macron deux mois après les législatives pour tenter de dénouer la crise politique liée à l'absence de majorité.

"Il faut un équilibre gouvernemental qui tienne compte de la réalité de l'Assemblée nationale. Or LR, avec ses 47 députés, est en train de se comporter de la même manière que le Nouveau Front populaire qui, cet été, estimait qu'il pouvait imposer sa politique même s'il ne disposait que de 193 voix", estime Marc Fesneau dans un entretien accordé à La Tribune Dimanche.

"Le bloc central compte trois fois plus de députés qu'eux"

"Les Républicains doivent être, comme nous tous, lucides et responsables. Ils n'ont pas les moyens de la politique qu'ils appellent de leur voeux. Si les Français avaient voulu avoir une politique de droite, ils auraient élu 289 députés LR. Force est de constater qu'ils ne l'ont pas fait", poursuit le député de Loir-et-Cher.

"Le bloc central, que nous constituons avec Renaissance et Horizons, compte trois fois plus de députés qu'eux", rappelle le numéro 2 du parti dirigé par François Bayrou.

Nommé le 5 septembre, Michel Barnier doit annoncer "la semaine prochaine" la composition de son gouvernement. L'ancien commissaire européen a poursuivi samedi ses consultations, selon son entourage. Il a notamment reçu le ministre de l'Intérieur démissionnaire Gérald Darmanin. Il avait reçu vendredi Jean-Louis Borloo.

Soutien d'Horizons

Cette semaine, Michel Barnier a enregistré le soutien de son parti, LR, qui campait initialement sur un refus de coalition et de participation. Les noms des principaux dirigeants LR (Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau, Annie Genevard) circulent pour une entrée au gouvernement.

Michel Barnier a également reçu un soutien appuyé chez Horizons, le parti d'Édouard Philippe. L'accueil est plus mitigé à Renaissance, le parti d'Emmanuel Macron, dont le groupe à l'Assemblée est désormais présidé par Gabriel Attal.

Par ailleurs, Marc Fesneau réaffirme le désir du Modem d'une instauration rapide de la proportionnelle pour l'élection des députés, également à nouveau réclamée samedi par Marine Le Pen.

"Cette réforme n'est peut-être pas la priorité de Michel Barnier mais, au sein de l'Assemblée, nous sommes une majorité à estimer qu'il faut la mettre en place vite", a dit le dirigeant centriste.

Article original publié sur BFMTV.com