Gouvernement Barnier : ce que l’on sait des tractations à quelques heures de l’annonce officielle
POLITIQUE - Ce n’est plus qu’une question d’heures. De minutes, peut-être même. Alors que Matignon a fait savoir en milieu de semaine que le gouvernement de Michel Barnier sera connu « avant dimanche », le Premier ministre a sorti son téléphone ce samedi après-midi. Plusieurs sources du camp présidentiel ont annoncé que l’ancien commissaire européen nommé par Emmanuel Macron a appelé certains de ses futurs ministres.
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Cela fait deux semaines que l’ex-ministre est à la tâche. Et l’issue est désormais imminente. En attendant qu’un communiqué soit publié par l’Élysée ou que le secrétaire général Alexis Kohler n’annonce la liste sur le perron du palais présidentiel, voici ce que l’on sait de la formation de cette équipe gouvernementale.
· Barnier a envoyé sa liste à Macron
Il était peu avant 20h vendredi quand Matignon a fait savoir que Michel Barnier a transmis à Emmanuel Macron « l’architecture et la composition du gouvernement finalisées ». Il s’agissait en réalité de la deuxième voire de la troisième liste fournie par le Premier ministre au chef de l’État.
· La HATVP au travail
La liste a également été fournie à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HAVTP) qui a pour mission de vérifier le CV et le patrimoine des futurs ministres. Objectif : éviter des scandales liés à des conflits d’intérêts ou des problèmes fiscaux comme cela a pu être le cas par le passé. Ironie de la situation : le président de cette institution, l’ancien député socialiste Didier Migaud, est lui-même pressenti au poste de ministre de la Justice.
· Le Modem a accepté de participer
Toute la journée de vendredi, le MoDem a menacé de ne pas participer au gouvernement et de ne pas soutenir l’équipe de Michel Barnier. Argument officiel, des profils trop droitiers dans les noms évoqués initialement. Argument officieux, un équilibre trop défavorable au parti de François Bayrou dans l’architecture. Dans un courrier adressé ce samedi aux députés, le président du groupe à l’Assemblée Marc Fesneau a confirmé que le MoDem serait bien au pouvoir.
· Ces sénateurs LR qui font grincer des dents
Parmi les noms évoqués depuis plusieurs jours, trois ont particulièrement fait tiquer la gauche et même les membres de l’ancienne majorité présidentielle. Comme le député LR Patrick Hetzel, les sénateurs LR Bruno Retailleau et Laurence Garnier sont parmi les plus conservateurs de leur camp. Opposés au mariage pour tous, ils ont voté récemment contre la constitutionnalisation de l’IVG. Leur présence au gouvernement a fait dire à certains macronistes qu’ils assistaient au retour de la droite Trocadéro en référence aux proches réunis autour de François Fillon lors de la présidentielle 2017. « On n’est pas là pour faire Fillon II. Quand on vient de la gauche, on n’a rien à faire dans un gouvernement comme celui-là », regrette dans Le Parisien l’ancien ministre de l’Agriculture Stéphane Travert, ex-socialiste qui a rejoint la macronie.
· Ils n’en seront pas
Laurent Wauquiez qui rêvait du ministère de l’Intérieur a indiqué jeudi avoir refusé le ministère de l’Économie et des Finances ; c’est Bruno Retailleau qui est désormais pressenti place Beauvau. Comme le président des députés LR, plusieurs personnalités ont indiqué qu’elles ne seront pas au gouvernement. Après Bruno Le Maire, les sortants Gérald Darmanin ou Prisca Thévenot l’ont par exemple annoncé publiquement.
· Alors avec qui ?
Le MoDem a fait savoir que Jean-Noël Barrot et Geneviève Darrieussecq seront au gouvernement ; le premier doit devenir ministre des Affaires étrangères. Parmi les sortants, Sébastien Lecornu (Armées), Rachida Dati (Culture) sont attendus au même poste. L’AFP a annoncé qu’Agnès Pannier-Runacher a été pressentie au ministère de l’Écologie tandis que Catherine Vautrin, ministre démissionnaire du Travail et des Solidarités pourrait changer d’attribution. Depuis plusieurs jours, la députée LR Annie Genevard est annoncée au ministère de l’Agriculture comme sa collègue Renaissance Astrid Panosyan-Bouvet au Travail. Au rang des incertitudes, figurent le ministère de l’Éducation nationale ou celui du Budget.
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