Google qualifie d'infondées les accusations de Bruxelles

Google a adressé jeudi un document de plus de 100 pages à l'Union européenne dans lequel il qualifie d'infondés les reproches d'abus de position dominante qui lui ont été adressés par Bruxelles. /Photo d'archives/REUTERS/Arnd Wiegmann

BRUXELLES (Reuters) - Google a adressé jeudi un document de plus de 100 pages à l'Union européenne dans lequel il qualifie d'infondées les reproches d'abus de position dominante qui lui ont été adressés par Bruxelles.

Le géant d'internet avait jusqu'au 31 août pour répondre aux reproches des autorités européennes, qui le soupçonnent de tromper les consommateurs et ses concurrents en altérant les résultats de son moteur de recherches de manière à ce qu'ils favorisent ses propres services.

"Des données économiques sur plus d'une décennie, un ensemble de documents et de déclarations de plaignants confirment tous que le marché des moteurs de recherche est fortement concurrentiel", a écrit Kent Walker, le responsable des affaires juridiques de Google dans un blog publié après la transmission du document.

"Nous pensons que les conclusions préliminaires de la communication des griefs sont inexactes aussi bien sur le plan des faits, du droit que des données économiques."

Le porte-parole de la Commission Ricardo Cardoso a confirmé que l'exécutif européen avait reçu la réponse de Google.

"Nous examinerons avec attention la réponse de Google avant de prendre une quelconque décision sur les suites à donner et nous ne voulons pas présumer du résultat final de l'enquête", a-t-il dit.

Conformément à la procédure européenne dans les litiges relatifs au respect de la concurrence, l'exécutif européen a adressé en avril à Google une "communication des griefs" détaillant les reproches qui lui sont faits.

L'exécutif européen pourrait imposer à Google une amende représentant 10% de son chiffre d'affaires mondial, soit 6,6 milliards de dollars (5,8 milliards d'euros), si les reproches s'avéraient fondés.

Dans son blog, Walker explique que les autorités européennes n'ont pas pris en compte la forte concurrence émanant des spécialistes du commerce en ligne comme Amazon et eBay.

Il souligne aussi que le trafic internet a augmenté de 277% au cours des dix dernières années dans les pays où la Commission dit que Google a abusé d'une position dominante au détriment de ses concurrents.

"Nous avons déjà entendu cette chanson. Les parties mises en cause dans les grandes procédures anticoncurrentielles en Europe ont fait valoir les mêmes arguments", a dit Thomas Vinje, avocat au sein du groupe de pression FairSearch.

"Et ils ont soutenu, comme Google aujourd'hui, que les autorités anticoncurrentielles ne comprennent pas ce qui se passe et que les remèdes qu'elles proposent ne peuvent pas être mis en oeuvre sans provoquer le chaos sur le plan technique ou sur le marché."

FairSearch compte parmi ses membres Microsoft, Nokia ou encore le site de voyage en ligne TripAdvisor qui se plaignent tous que Google a nui à leurs activités.

(Foo Yun Chee; Patrick Vignal et Marc Joanny pour le service français)