Goodyear-Amiens : coup de pression judiciaire sur le syndicalisme

Le syndicaliste CGT Mickaël Wamen, de l'usine Goodyear, fait partie des condamnés. Il manifestait à Amiens en janvier 2014.

La justice a infligé des peines de prison ferme à huit ex-syndicalistes qui avaient séquestré des dirigeants du groupe il y a deux ans. Une décision interprétée à la CGT comme une volonté d’intimidation.

Un verdict exceptionnellement sévère pour des syndicalistes. Le tribunal correctionnel d’Amiens a condamné, mardi, huit anciens salariés de l’usine de pneumatiques Goodyear à vingt-quatre mois de prison, dont neuf ferme, pour «séquestration». Parmi eux, sept étaient encartés à la CGT, dont le très énergique Mickaël Wamen, ancien délégué syndical de l’entreprise. Deux des huit salariés ont également été condamnés pour «violences en réunion», mais sans peine supplémentaire. Les faits poursuivis : la «retenue» durant trente heures, entre le 6 et le 7 janvier 2014, du directeur des ressources humaines et du directeur de la production, pour protester contre la fermeture de l’usine, intervenue quelques jours plus tard.

«Hallucinant». Cette décision n’est pas très éloignée des demandes du parquet qui, lors de l’audience du 24 novembre, avait réclamé 24 mois de prison, dont un an ferme «aménageable», pour «séquestration et violence en réunion». Et ce alors même que la maison mère, Goodyear Dunlop Tires France, ainsi que les deux cadres de l’usine concernés par les faits, avaient retiré leurs plaintes. A la barre, les prévenus avaient alors évoqué «un coup de colère» face à une direction qui «n’apportait aucune réponse» à la «détresse sociale» dans laquelle se trouvaient les 1 142 salariés du site.

«C’est un jugement hallucinant», a réagi mardi Fiodor Rilov, l’avocat des salariés, qui met également en cause l’exécutif : «Ça participe d’une répression grandissante à l’égard des syndicalistes qui se battent contre la fermeture de leur usine. Et je ne peux pas croire que le parquet, qui avait réclamé de la prison ferme, ait élaboré son réquisitoire en dehors de tout cadre fixé par le gouvernement.» Un verdict qui, selon lui, «va désormais peser comme une épée de Damoclès sur (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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